Ils sont arrivés, ils sont là ! Les mages ! (Homélie Épiphanie)

Textes liturgiques (année B) : Is 60, 1-6 ; Ps 71 (72) ;Ep 3, 2-3a.5-6 ; Mt 2, 1-12

Après avoir suivis les bergers, lors de la nuit de Noël, adorer l’Enfant nouveau-né, nous sommes invités aujourd’hui à suivre les mages dans leur désir de voir le roi des juifs. Suivre, en effet, c’est-à-dire se déplacer, à la différence d’Hérode et des grands prêtres et scribes de Jérusalem !

L’étoile a éclairé le chemin des uns et des autres. Prions le Seigneur de nous donner de chercher à voir et de suivre l’étoile qui conduit au salut, à la vie bienheureuse, selon la volonté créatrice de Dieu !

Notre vocation est l’amour, et elle commence dans cette adoration de l’Enfant Dieu. Les bergers de Bethléem, des juifs, sont les premiers adorateurs de Jésus, la nuit de Noël. Avec eux, sous sommes dans l’émerveillement et la joie de l’évènement inouï, la gloire d’Israël comme le dira le vieillard Syméon dans son cantique lors de la présentation de Jésus au Temple.

Les mages viennent à leur tour adorer l’Enfant-Dieu, c’est ce que nous fêtons à l’Epiphanie, lumière qui se révèle aux nations, fête de l’apparition, de la manifestation du Sauveur aux yeux du monde.

Cette fête est la nôtre car nous sommes le peuple de la Nouvelle Alliance, comme le dit si bien saint Paul dans la deuxième lecture : … toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile. Dans cette fête, que nous célébrons aujourd’hui, nous sommes dans ce mouvement avec les mages, nous venons adorer l’Enfant-Dieu, et nous pouvons faire nôtre la prophétie d’Isaïe sur Jérusalem, dans la première lecture : …tu seras radieuse et ton cœur frémira et se dilatera. Il dit aussi : Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Il y a les rois de la Terre (Hérode, ici, n’est pas le bon exemple !) et il y a le vrai Roi, l’Enfant que nous adorons dans la crèche. Quelle ouverture représente cette fête ! En avons-nous conscience ? L’humanité actuelle est dans une phase de mondialisation, d’homogénéisation à certains égards !Cette évolution donne d’une part un monde très ouvert, avec la liberté de circulation des hommes et des marchandises et d’autre part un monde qui se fractionne, se tribalise, où des murs visibles et invisibles se construisent entre communautés et nous voyons se dessiner de nouveaux empires aux rivalités menaçantes… le pape François parle de « troisième guerre mondiale par morceaux ».   Le message de l’Épiphanie aide à l’ouverture, à la confiance, à la créativité nécessaire pour porter remèdes aux nombreux maux de notre époque. Isaïe a des paroles extraordinaires : Debout Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.

Isaïe, comme l’Evangile insiste sur la lumière et la capacité de voir. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Les bergers et les mages ont donc vu, de leurs yeux, l’Enfant-Dieu et l’ont adoré. Nous aussi, nous pouvons voir l’Enfant-Dieu, avec les yeux de la foi ! Le reconnaître comme Celui qui nous donne accès au Père parce qu’il est le Fils, c’est lui faire des cadeaux comme les mages. Lui offrir de la myrrhe pour honorer son humanité, sa finitude, puisque cela était destinée à l’époque aux soins mortuaires. C’est le mystère pascal, la mort du Christ en Croix qui est prophétisé ! Jésus Christ est passé par la mort et en a triomphé par la Résurrection, car la Croix n’est pas la fin de l’histoire. Lui offrir l’encens pour honorer sa divinité ! Voir et adorer Dieu, cela suppose de venir à Lui, de prendre la route de la foi, à prendre conscience et à accepter qu’une relation vraie avec ce Dieu nous oblige à nous déplacer, à entrer dans un chemin d’humilité et de vérité, à s’engager dans une transformation, une conversion. Adorer Dieu, c’est entrer dans un chemin de vie, d’écoute de la Parole de Dieu, de prière, de service, de générosité envers ceux qui entourent. C’est dire non à l’esprit obscur, jaloux, menteur et assassin d’un Hérode, tentations qui peuvent survenir chez tout être humain, à un moment ou l’autre… …tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. L’adoration se manifeste par ce geste simple et humble de prosternation qui s’incarne dans le service quotidien du prochain . Cela appelle le don total. A l’Enfant-Dieu, Prince de la Paix, au Crucifié-Ressuscité, au Vivant éternel, nous pouvons nous offrir nous-mêmes, donner notre confiance, notre foi, notre vie, l’or véritable que nous avons, et ainsi reconnaître Sa royauté ! Alors, par ce don total, nous éprouverons ce qui est promis, une très grande joie !

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