Je marche pour un missionnaire

Thérèse a un cœur d’apôtre, ouvert à toutes les vocations, à tous les besoins de l’Église.

« Il fit de moi un pêcheur d’âmes, je sentis un grand désir de travailler à la conversion des pécheurs, désir que je n’avais pas senti aussi vivement… je sentis en un mot la charité entrer dans mon cœur, le besoin de m’oublier pour faire plaisir et depuis lors je fus heureuse !… Un Dimanche en regardant une photographie de Notre Seigneur en Croix, je fus frappée par le sang qui tombait d’une de ses mains Divines, j’éprouvai une grande peine en pensant que ce sang tombait à terre sans que personne ne s’empresse de le recueillir, et je résolus de me tenir en esprit au pied de (la) Croix pour recevoir la Divine rosée qui en découlait, comprenant qu’il me faudrait ensuite la répandre sur les âmes… Le cri de Jésus sur la Croix retentissait aussi continuellement dans mon cœur : » J’ai soif ! « Ces paroles allumaient en moi une ardeur inconnue et très vive… Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes… » (Ms A, 45v)
« Ce qui l’attirait au Carmel, c’était le sacrifice pour l’Église, pour les prêtres… Elle voulait que sa vie soit consacrée à la sanctification des ministres du Seigneur. Elle disait que prier pour les prêtres, c’était faire le commerce en gros puisque par la tête, elle atteignait les membres. Ce désir de la sanctification des prêtres, et par eux de la conversion des pécheurs, fut vraiment le mobile de sa vie. » (CSG p.108)
« Pendant un mois j’ai vécu avec beaucoup de saints prêtres et j’ai vu que, si leur sublime dignité les élève au-dessus des anges, ils n’en sont pas moins des hommes faibles et fragiles… Si de saints prêtres que Jésus appelle dans son Evangile : »Le sel de la terre« montrent dans leur conduite qu’ils ont un extrême besoin de prières, que faut-il dire de ceux qui sont tièdes ? Jésus n’a-t-Il pas dit encore : »Si le sel vient à s’affadir avec quoi l’assaisonnera-t-on ? O ma Mère ! qu’elle est belle la vocation ayant pour but de conserver le sel destiné aux âmes ! Cette vocation est celle du Carmel, puisque l’unique fin de nos prières et de nos sacrifices est d’être l’apôtre des apôtres, priant pour eux pendant qu’ils évangélisent les âmes par leurs paroles et surtout par leurs exemples… " (Ms A, 56rv)
« Ah ! prions pour les prêtres, chaque jour montre combien les amis de Jésus sont rares… Il me semble que c’est ce qui lui doit être le plus sensible que l’ingratitude, surtout de voir les âmes qui lui sont consacrées donner à d’autres le cœur qui lui appartient d’une façon si absolue… » (LT 122)
« Oh ! ma Céline, vivons pour les âmes… soyons apôtres.. sauvons surtout les âmes des Prêtres, ces âmes devraient être plus transparentes que le cristal… Hélas ! combien de mauvais prêtres, de prêtres qui ne sont pas assez saints… Prions, souffrons pour eux, et au dernier jour Jésus sera reconnaissant. Nous lui donnerons des âmes !… » (LT 94)

La prière de Thérèse était d’autant plus fervente qu’elle était en prise avec le réel. Prier pour elle signifiait intercéder, mais surtout s’unir à Jésus, s’offrir à lui et lui offrir tous ses efforts petits et grands dans l’amour.

« Tu peux donc comme nous t’occuper de » l’unique chose nécessaire « , c’est-à-dire que tout en te livrant avec dévouement aux œuvres extérieures ton but soit unique : Faire plaisir à Jésus, t’unir plus intimement à Lui. » (LT 257)
« Souvent, sans le savoir, les grâces et les lumières que nous recevons sont dues à une âme cachée, parce que le bon Dieu veut que les Saints se communiquent les uns aux autres la grâce par la prière, afin qu’au Ciel ils s’aiment d’un grand amour, d’un amour bien plus grand encore que celui de la famille, même la famille la plus idéale de la terre. Combien de fois ai-je pensé que je pouvais devoir toutes les grâces que j’ai reçues aux prières d’une âme qui m’aurait demandée au bon Dieu et que je ne connaîtrai qu’au Ciel. Oui, une toute petite étincelle pourra faire naître de grandes lumières dans toute l’Eglise, comme des docteurs et des martyrs qui seront sans doute bien au dessus d’elle au Ciel. » (DE 15 juillet 5)

L’appel du Seigneur est une affaire d’écoute et de regard…

« Je sentis que le Carmel était le désert où le Bon Dieu voulait que j’aille aussi me cacher… je le sentis avec tant de force qu’il n’y eut pas le moindre doute dans mon cœur ; ce n’était pas un rêve d’enfant qui se laisse entraîner, mais la certitude d’un appel Divin ; je voulais aller au Carmel non pour Pauline mais pour Jésus seul… Je pensais beaucoup de choses que les paroles ne peuvent rendre, mais qui laissèrent une grande paix dans mon âme. » (Ms A, 26r)

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