L’enseignement, strophe par strophe

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Table analytique et logique des sujets traités dans les Cantiques spirituels.

Dans la Montée du Carmel et la Nuit obscure, un liminaire présente le contenu de chaque chapitre ; les critiques ne les attribuent pas à Jean de la Croix. Les titres ajoutés, les thèmes attribués ici à chaque strophe et l’analyse de celles-ci ne sont pas exhaustifs, ils favorisent un survol de l’ensemble du texte. L’ordre retenu est celui du Cantique A’. Les caractères droits renvoient au Cantique A. Les caractères italiques aux ajouts ou modifications du Cantique B.

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Prologue : Dire avec la simplicité des images l’amour indicible.

Avec simplicité, l’Esprit saint permet de transcrire sous forme d’images les paroles d’amour en intelligence mystique du Cantique des cantiques recomposé en poème. Aussi, c’est avec cette même simplicité qu’elles peuvent être comprises.

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Sommaire en B : Trois étapes et états.

Dans la voie purificatrice les commençants, dans la voie illuminative des fiançailles spirituelles les progressants, dans la voie unitive du mariage spirituel qui mène à l’état béatifique les parfaits.

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1 - Les commençants

[Ils méditent, et travaillent sur eux-mêmes]

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Première strophe, en A et B : Où trouver le Bien-Aimé ?

Quelques considérations sur le temps et le sens de l’existence développent en l’âme le désir véhément et précis de s’unir par amour au Verbe, Fils de Dieu, son Époux. Caché dans le sein du Père et en soi-même, c’est là qu’il convient de le chercher, avec persévérance. Présence ou absence dans le sentiment ne peuvent être signe. Cet amour qui motive le désir est douloureux. Dans le Cantique B, les § 7 à 12 développent la notion de « caché ».

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Deuxième strophe, en A et B : S’en remettre à des médiateurs ?

Les intermédiaires ne font qu’exacerber le désir de Dieu ; les puissances de l’âme découvrent la langueur , la souffrance et la mort pour vivre de foi, d’espérance et de charité ; la prière est un chemin de résignation et de conversion.

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Troisième strophe, en A et B : Chercher soi-même, de tout soi-même !

Le désir ne suffit pas, si droit soit-il ; il importe d’œuvrer soi-même pour acquérir un cœur libre et fort par la pratique des vertus de la vie active et contemplative et du renoncement aux biens sensibles et spirituels qui barrent le chemin de la croix, qui est celui du Christ, de mener ainsi en soi avec courage le combat contre les forces du mal qui viennent du monde, du démon et de la chair. C’est ainsi que l’on passe de l’exercice de la connaissance de soi à la connaissance de Dieu. Dans le Cantique B, le § 3 utilise l’image de la nuit dans un sens inhabituel.

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Quatrième strophe, en A et B : De la connaissance de l’univers à celle de Dieu…

L’âme interroge les créatures. La considération de l’univers sous la forme traditionnelle des quatre éléments, la terre, l’eau, l’air et le feu, par ses lois renvoie à un Créateur. Comment ne pas admirer leur peuplement, leur variété, leur nombre et la cohérence entre les mondes visible et invisible ? Autant d’indices de l’œuvre du Bien-Aimé, autant de vestiges.

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2. Les progressants, vers les fiançailles spirituelles

[Ils entrent dans la contemplation]

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Cinquième strophe, en A et B : Les marques de Dieu.

Les créatures répondent. La méditation mène ainsi au partage de l’expérience créatrice elle-même, du néant à l’être dans ses charmes, sa magnificence, son harmonie, à la découverte de la Sagesse qui n’est autre que le Verbe, le Fils unique de Dieu. Dieu a ainsi laissé mille traces de sa traversée, par-dessus tout dans ses grandes œuvres de l’Incarnation et des autres mystères de la foi chrétienne. Dans l’Incarnation de son Fils et sa résurrection selon la chair, il a revêtu l‘univers de dignité et de beauté, de suprême bonté.

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Sixième strophe, en A et B : La souffrance du désir.

La beauté de l’univers ne fait qu’accroître le désir du Bien-Aimé et la douleur de son absence, aussi l’âme, malade d’amour, ne veut plus des connaissances partielles qu’il lui envoie, mais le don total de lui-même.

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Septième strophe, en A et B : L’ « un je-ne-sais-quoi » de la foi.

Anges et humains, tels des passants, disent l’immensité de Dieu ; le tourment de l’âme va grandissant, de la blessure venant des créatures inférieures, à la plaie entretenue par l’infini mystère de l’Incarnation, à une véritable agonie provoquée par la connaissance indicible et bienheureuse de la divinité ; pour comprendre cela, il faut l’avoir éprouvé.

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Huitième strophe, en A et B : Mourir d’amour ?

C’est comme si l’âme était obligée de mener deux vie : la présente, prisonnière du corps et fragile qui l’empêche de vivre pleinement son amour et qui est une mort, et l’autre, la vie qu’elle a en Dieu, la véritable, la vie de l’esprit, dont elle connaît les prémisses et qui ne lui est pas donnée.

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Neuvième strophe, en A et B : La plainte du pourquoi ?

Puisque tout son cœur est pour le Bien-Aimé, puisqu’elle est décentrée d’elle-même, l’âme ne saurait trouver le repos qu’en lui. Elle se plaint de ne pouvoir atteindre la perfection de l’amour, pour y goûter un entier rafraichissement. Pensées, paroles actions ne font qu’accroître son angoisse. Cette maladie d’amour, pour être guérie ne peut passer que par la mort. Deux signes de l’authenticité de cet amour : il est tout l’objet du désir et rien n’est goûté hors de lui. L’âme ne se plaint pas de cette blessure et de cette plaie d’amour, mais elle souhaite que Dieu la prenne puisqu’il l’a ravie.

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Dixième strophe, en A et B : Dieu seul !

L’âme ne pense qu’à son Bien-Aimé, elle n’a de goût pour rien d’autre et tout lui est à charge. Elle le supplie de mettre un terme à cette situation dans laquelle l’angoisse ne fait que grandir. Dieu qui est lumière surnaturelle ne peut tarder à répondre à ce désir plein de tendresse ; et puisque comme conséquence de ce désir, elle se trouve dans les ténèbres, Dieu ne peut que la combler. Dans le Cantique B, §1 à 3, la Remarque : état maladif de l’âme, comparé à Marie-Madeleine qui cherchait son Bien-Aimé dans le jardin du tombeau.

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Onzième strophe ajoutée en B [composée après l’enfermement] : Seule la présence essentielle et spirituelle peut satisfaire l’âme.

Le paroxysme du désir. Explication des trois modes de présence de Dieu, toutes trois toujours voilées : la présence naturelle du Créateur qui ne manque jamais, la présence surnaturelle par grâce qui peut se perdre et dont on n’est jamais certain et la présence essentielle spirituelle, belle et glorieuse qui ne peut que libérer de cette vie. Avant la manifestation de Dieu dans le Christ, il en était autrement puisqu’il était moins connu et l’amour ne pouvait atteindre sa perfection et la mort est devenue une amie. La santé de l’âme, c’est Dieu.

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Douzième strophe en B, onzième en A : La foi dans le Christ.

La foi, cristalline à cause du Christ et de sa clarté, illumine l’entendement et la volonté de l’âme des connaissances divines. Par l’amour, l’image du Bien-Aimé s’imprime en elle et elle désire la transformation indicible d’amour du mariage spirituel. La souffrance du désir atteint les limites du supportable. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : images des premiers effets de la foi ; le § 10 insiste en finale sur la souffrance inhérente au désir.

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Fiançailles spirituelles

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Treizième strophe en B, douzième en A : Abandonner ou surmonter ?

Finis des angoisses et des plaintes ! La colombe est saisie par la miséricorde et placée dans l’arche de la charité. Les rayons de la divinité mettent l’âme dans une extase qu’elle ne supporte pas : c’est comme si elle sortait de son corps. Dans le vol spirituel, elle sent un vide d’autant plus vertigineux que le Bien-Aimé se fait proche. Elle vit le martyr. Cette expérience est le fait des progressants. L’Esprit d’amour est le lien qui unit le Père et le Fils ; il en procède ; ainsi la charité est ce lien qui unit l’âme à Dieu. L’âme doit se contenter de cette contemplation spirituelle, haute, légère et douce : Dieu ne se montre pas encore en sa plénitude. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : le paroxysme des ténèbres causé par la lumière surnaturelle dans l’âme ; dans sa bonté, Dieu mesure la capacité de l’âme.

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Quatorzième et quinzième en B, treizième et quatorzième en A : les deux strophes célèbrent les fiançailles.

Le terme « épouse » apparaît déjà dans le cours du texte. Mais c’est l’heureux temps des fiançailles : Dieu lui-même a préparé l’âme ; il lui a communiqué beaucoup de lui-même ; elle connaît maintenant une douce paix. La fiancée chante ce que son Bien-Aimé est en lui-même et ce qu’il est pour elle : de multiples façons, elle expérimente dans l’harmonie spirituelle qu’il est toutes choses de l’univers, belles, admirables… Dans l’intimité de son Bien-Aimé, elle vit d’une manière nouvelle et étonnante. La nuit, pleine de quiétude, touche au lever de l’aurore. Dans le Cantique B, le § 29 développe l’image du repas en citant l’Apocalypse ; le § 30 observe en finale que l’état d’amour et de partage des biens des fiançailles spirituelles ne se produit pleinement que dans la partie spirituelle de l’âme ; l’état du mariage qui lui est bien supérieur permettra à tout l’être de participer.

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3. Les parfaits, au temps du mariage spirituel

[« L’union avec Dieu par amour. » Le bouleversement des strophes en B n’altère pas la physionomie générale : Les neuf strophes suivantes, 15 à 24 en A, sont placées en fin de bouleversement en B qui enchaîne avec les strophes 25 et 26 de A.]

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Quinzième en A, vingt-quatrième en B : Le lit nuptial.

Le lit fleuri est le sein plein d’amour de l’Époux ; l’âme est parfaitement libre. La vie commune favorise une connaissance réciproque surtout par ce que l’Époux communique de lui-même : sa beauté, son amour. S’en suivent l’épanouissement des vertus, la manifestation de la charité, la permanence de la paix et la capacité de s’opposer aux penchants mauvais. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : le lit est le Verbe, Fils de Dieu lui-même ; l’épouse connaît un délicieux repos dans ce lit divin, pur et chaste, beau et parfumé.

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Seizième en A, vingt-cinquième en B : La vie d’amour.

Dieu favorise les âmes de trois genres de faveurs : suavité, fraîcheur de la jeunesse, abondance de la charité caractérisent cette vie commune qui s’exprime dans le feu et le souffle d’une sorte d’ivresse. Rien ne vaut le vin vieilli ! Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : l’âme rapporte les grâces que l’Époux accorde aux autres âmes parce qu’elle les expérimente elle-même.

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Dix-septième en A, vingt-sixième en B : « Seuls au monde ! »

Introduite ainsi au plus intime de l’amour, comblée des sept dons de l’Esprit saint, en ce septième degré où se consomme le mariage spirituel, son corps, son âme se voient transformées en Dieu ; elle est inondée de sagesse et abreuvée d’amour ; elle quitte une vie devenue superficielle ; ses préoccupations sont toutes nouvelles : les trois puissances de l’âme, entendement, volonté et mémoire, et les quatre passions, espérances et joies, douleurs et craintes, sensibles perdent de leurs imperfections. Le dernier cellier correspond à la parfaite transformation d’amour, qui est le mariage spirituel. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : état de l’âme baignant dans le divin et tout abreuvée de lui ; l’Esprit saint est lui-même ce torrent.

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Mariage spirituel

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Dix-huitième en A, vingt-septième en B : Le don total de soi.

L’âme et Dieu vivent dans la réciprocité de l’amour et de l’amitié. Dieu donne à l’âme la science secrète et mystique de la contemplation ; c’est l’amour qui enseigne cette sagesse que boit l’âme ; elle est comme déifiée par l’union des deux volontés ; les premiers mouvements de sa mémoire et son entendement se portent ordinairement vers Dieu. Dans le Cantique B, § 1 et 2, la Remarque : les différentes formes symboliques de l’amour, maternel, filial, fraternel, amical, mis au service de l’âme : comment ne pas fondre en cet amour divin ineffable ; le § 8 développe en finale ce génie qui permet de trouver l’amour en toute chose.

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Dix-neuvième en A, vingt-huitième en B : Sa mise en pratique.

Le changement apparaît à tous les niveaux de la personnalité ; son accomplissement dans « l’union de l’âme avec Dieu par amour » permet d’apporter une analyse quasi complète de l’anthropologie utilisée pour enseigner : corps (sens) et facultés, puissances, passions… La personne aime de tout son être, par tout elle-même. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : nos œuvres ne valent rien devant Dieu qui désire nous aimer dans l’égalité.

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Vingtième en A, vingt-neuvième en B : L’incompréhension d’autrui.

Celui qui a trouvé Dieu est mal perçu par les « mondains ». Comme il est tout à Dieu, comme ses centres d’intérêts ont changé, il est incompris. Il ne peut plus s’intéresser aux préoccupations superficielles qui sont ordinairement celles de tous ; il est perdu et oublié et lui-même l’accepte volontiers. Dans le Cantique B, § 1 à 4, une longue Remarque commente l’épisode de Marthe et Marie : il rappelle la nécessité pour les progressants d’aimer dans l’action et dans la contemplation ; il dénonce l’inutilité de nombre d’activités dans l’Église et affirme l’importance de « la moindre parcelle de pur amour, plus utile que toutes les œuvres réunies ».

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Vingt et unième en A, trentième en B : L’intimité et le partage de vie des époux.

L’épouse reprend le dialogue avec son Bien-Aimé. Elle fait volontiers mémoire des moments faciles de sa jeunesse, des épreuves et sécheresse de la maturité pour les lui offrir. Elle œuvre maintenant avec le Christ, son Époux pour construire l’Église en engendrant des âmes saintes : vierges, docteurs martyrs. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : la mise en commun joyeuse et festive du jour des noces ; les § 10 et 11 développent en finale l’impact de la beauté des vertus, l’impression de vigueur qu’elles donnent, l’admiration qu’elles entraînent.

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Vingt-deuxième en A, trente et unième en B : La force de l’amour.

Seul un amour très fort peut permettre de telles vertus et la lutte contre leurs contraires ; Dieu lui-même est épris de ce fil d’amour, solitaire et si fort qui le captive sous l’effet de l’Esprit saint ; Dieu, lui-même blessé d’amour, s’éprend de cette âme à cause de la pureté et de l’intégrité de sa foi. Dans le Cantique B, § 1et 2, la Remarque : c’est la charité qui unit tout parce qu’elle est le lien, comme l’illustre l’amour fort de David et Jonathan ; les§ 6 et 7au centre rappellent les souffrances passées et citent à cette occasion le livre de La vive Flamme d’Amour.

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Vingt-troisième en A, trente-deuxième en B : C’est l’œuvre du Bien-Aimé.

Que l’on ne se méprenne pas : ce que l’âme fait pour son Bien-Aimé, c’est lui-même qui le lui donne ; elle ne s’attribue rien, elle ne mérite rien, mais reconnaît ce qu’elle a reçu : sublimité de perfections, abondance de suavité, immensité de bonté, d’amour et de miséricorde, et elle rend grâce à celui qui l’a rendue ainsi gracieuse. Elle mesure l’œuvre de la grâce en elle. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : pouvoir de l’amour sur Dieu qui se livre comme un captif ; le § 9 en finale appelle à réfléchir sur le triste état de l’âme qui ne connaît pas ces bienfaits de l’amour.

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Vingt-quatrième en A, trente-troisième en B : Qui exige tout son amour.

L’âme sait le chemin qui lui a été donné de faire, quittant la difformité de ses fautes et la bassesse de sa nature ; une première fois le Bien-Aimé seul l’a sorti de cet état alors qu’elle en était indigne ; pour cela, elle peut bien s’enhardir et lui demander de la regarder pour la combler une seconde fois et d’autres fois, maintenant qu’elle est pleine de charmes. Dans le Cantique B, § 1 et 2, la remarque énonce ces quatre avantages acquis inappréciables : le regard de Dieu a purifié l’âme, il l’a rendue agréable, enrichie et éclairée ; la conscience du péché pardonné prémunit de la présomption, fait rendre grâce et donne confiance, voire hardiesse ; le § 8 prolonge le thème de la surabondance de la grâce dans l’âme fidèle.

[B fait donc d’abord l’impasse sur l’ensemble qui précède, et modifie progressivement certaines explications comme il a été indiqué]

Vingt-cinquième en A, seizième en B : Les intermédiaires doivent se tenir à distance !

Le Bien-Aimé donne à l’âme de considérer avec bonheur les vertus qu’elle rassemble pour lui ; cet ensemble est parfaitement harmonieux et l’âme veut savourer cette présence sans intermédiaires ; elle redoute les ennemis de cette effloraison de quiétude et de joyeuse intimité ; elle veut protéger cette perfection ; elle souhaite donc rester à distance, non seulement de toutes les tentations contraires, mais aussi de tout ce qui pourrait la divertir de cette union : aussi bien tout le créé et ses propres activité mentales qui mettraient des intermédiaires entre elle et son Bien-Aimé. Dans le Cantique B, § 1 et 2, la Remarque : l’âme est parvenue à la perfection des vertus et elle s’offre elle-même aux visites du Bien-Aimé ; aussi rencontre-t-elle le combat du démon qui tente de la faire tomber si peu soit-il ; l’ange ne manquera pas de l’aider dans le combat ; les§ 5 et 6, au centre, indiquent les moyens subtils de la séduction ou effroyables qui tentent l’âme.

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Vingt-sixième en A, dix-septième en B : Entretenir l’amour.

Pour éviter l’aridité spirituelle, elle ne néglige aucun moyen de la dévotion ; afin que le Bien-Aimé puisse continuer à trouver son plaisir dans ces vertus rassemblées, elle invoque l’Esprit saint et se maintient ainsi par sa brise dans une oraison continuelle. L’Esprit saint est l’artisan principal, le « fourrier », qui organise les manifestations pleines de suavité de l’union. Dans le Cantique B, § 1 et 2, la Remarque : les absences du Bien-Aimé sont très douloureuses à l’âme durant les fiançailles spirituelles, parce que le désir de l’union s’accroît.

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Vingt-septième en A, vingt-deuxième en B : Le haut état du mariage spirituel.

C’est maintenant le haut état du mariage spirituel. C’est l’Époux lui-même qui parle, car cet état correspond vraiment à la volonté des deux amants. Rappel du parcours spirituel qui mène des fiançailles à ce moment où les deux ne font plus qu’un ; description de cette union à partir d’images. L’âme quitte sa faiblesse pour vivre de la force et de la douceur qu’elle trouve en son Bien-Aimé, qui est aussi comme un frère qui partage sa condition. Elle partage les attributs de Dieu et se voit confirmée en grâce, c’est-à-dire assurée de sa fidélité. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : la joie de l’Époux qui tel le bon pasteur prend sa brebis sur ses épaules ; il partage sa joie avec les anges et les âmes saintes.

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Vingt-huitième en A, vingt-troisième en B : Sous l’arbre de la Croix.

L’Époux découvre ses secrets et montre ses œuvres, car l’amour véritable et sincère ne sait rien tenir secret : il communique à l’âme les doux mystères de son Incarnation et la manière dont s’est accomplie la rédemption. Sur l’arbre de la croix, il a donné sa vie par amour pour elle, et c’est là qu’il s’est uni à elle. En effet, c’est sur cet arbre que le Fils de Dieu racheta la nature humaine et s’unit à elle, et par suite à chaque âme, la sortant de sa misère, réparant le mal au lieu même où elle l’avait subi. Dans le Cantique B, le § 6, en finale, précise que si l’alliance s’accomplit une fois pour toutes, elle s’accomplit aussi à la marche de l’âme, avec la longue citation du chapitre 16e d’Ezéchiel.

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Vingt-neuvième et trentième en A, vingtième et vingt et unième en B : Les chants de l’amour.

L’âme jouit habituellement des délices de l’amour. L’Époux lui-même met un terme à tout ce qui entrave sa paisible et suave félicité : il met fin aux écarts de l’imagination ; il rétablit l’ordre entre l’irascible et le concupiscible ; les puissances de l’âme sont mises en parfait équilibre, autant qu’il est possible en cette vie ; il apaise définitivement les quatre passions. Le descriptif de cet état est suffisamment développé pour montrer la liberté de l’âme. Dans le Cantique B, § 1, 2 et 3, la Remarque : conditions pour conclure le mariage spirituel.

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Trente et unième en A, dix-huitième en B : La tranquillité parfaite de l’âme.

L’épouse reprend la parole. Comblée spirituellement, l’âme souhaite ne pas être dérangée dans son bonheur par la sensibilité et l’imagination qui agit par séduction. Non qu’elle soit troublée, mais elle souhaite retrouver l’état d’innocence pour que toute cette partie inférieure participe à la vie bienheureuse. Dans le Cantique B, § 1 et 2, la Remarque : l’âme se sent comme en esclavage dans son corps en un pays ennemi ; elle en souffre ; dans le § 6, l’œuvre du divin esprit est évoqué.

[Strophes composées après l’enfermement de Tolède]

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Trente-deuxième en A, dix-neuvième en B : La joie de l’intimité.

C’est dans le secret que l’âme-épouse, seul à seul, en son fonds le plus intime, jouit pleinement de son Bien-Aimé ; c’est un secret qu’elle veut garder afin de le protéger ; sa sensibilité restant à l’extérieur, c’est de ce lieu secret que le Bien-Aimé peut transformer ses puissances ; c’est là enfin qu’elle progresse dans la connaissance très haute et extraordinaire de la divinité. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : souhait que l’âme jouisse de son Bien-Aimé hors son corps, puisque cela n’est pas possible avec lui.

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Trente-troisième en A, trente-quatrième en B : Le bonheur du retour.

L’Époux chante la pureté dont l’épouse est revêtue dans ce nouvel état, les richesses et récompenses qu’elle a reçues pour s’être laborieusement disposée à venir à lui. Telle la colombe et la tourterelle, bénéficiant de sa clémence et de sa miséricorde, elle a trouvé l’accomplissement de ses désirs en revenant dans l’arche de son créateur qui s’est fait son compagnon. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : la tendresse dans le mariage spirituel.

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Trente-quatrième en A, trente-cinquième en B : Bienheureuse solitude.

Le Bien-Aimé félicite l’âme de la solitude dans laquelle elle vivait avant de le rencontrer, et parce qu’elle s’est affranchie de tout pour lui, se fixant en lui paisiblement et délicieusement. C’est la solitude qui lui permet de se laisser guider par l’esprit de Dieu. En elle, l’âme bien-aimée vit le cœur à cœur de l’amour avec son Bien-Aimé qui lui parle. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : joie de l’épouse dans l’Époux ; une paix stable et un bonheur inaltérable comblent la solitude du cœur.

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4. La perfection de l’amour

[Le bonheur déjà d’une « autre vie » ou vie éternelle]

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Trente-cinquième en A, trente-sixième en B : La beauté dans le Bien-Aimé.

La bien-aimée expose les prérogatives de l’amour ; elle sollicite trois choses : la jouissance d’une joie vive ; elle souhaite sa ressemblance, être belle de sa beauté ; et connaître intimement tous ses secrets, la très haute sagesse de Dieu révélée dans le Verbe et celle des mystères révélés dans les créatures. Dans le Cantique B, § 1et 2, la Remarque : l’amour est une amitié à deux seulement, aussi les biens que l’âme reçoit est-il source d’abondante joie, en particulier celle de la vision, comme ce fût le cas pour le vieux Tobie.

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Trente-sixième en A, trente-septième en B : La connaissance du mystère.

Elle souhaite pénétrer les intentions même de Dieu dans le mystère de son Incarnation ; comprendre le fait de l’Homme-Dieu, l’harmonie qui existe entre l’union qu’elle vit elle-même et celle de tous humains en Dieu, en particulier l’accord de la justice et de la miséricorde, de tous les attributs de Dieu entre eux, la voie étroite de la souffrance intérieure et extérieure qui mène à la sagesse : toutes choses bien cachées qui échappent aux savants et aux docteurs. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : l’âme désire maintenant voir Dieu face à face en étant détachée des liens du corps ; comme quelqu’un souhaite raconter un long voyage, l’âme veut connaître pleinement le secret du mystère de l’Incarnation.

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Trente-septième en A, trente-huitième en B : L’amour est source et fin de toutes choses.

Avec toutes ces connaissances, l’âme souhaite en premier aimer son Bien-Aimé comme il l’aime et en second retrouver la pureté des origines et de son baptême ; en ce mariage spirituel, Dieu lui fait don de cet amour parfait, dès maintenant, autant qu’il soit possible en cette vie. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : tous ces biens ne font qu’un dans le partage de la gloire ; les § 5 à 9 développent une autre explication du don de Dieu dans l’éternité, citant abondamment l’Apocalypse.

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Trente-huitième en A, trente-neuvième en B : Le lyrisme de l’amour.

L’âme fait en elle-même l’expérience trinitaire, spirant l’Esprit du Père et du Fils en leur communion, dans la louange, dans l’harmonie restaurée de l’univers, dans une pure et très haute contemplation nocturne, et dans une suave et brûlante transformation d’amour. Par participation de ses opérations d’intelligence, connaissance et amour, elle vit un avant-goût de ce qui lui sera donné dans l’autre vie. Elle veut louer, connaître, contempler et agir avec Dieu. Dans le Cantique B, § 1, la Remarque : l’âme entrevoit sa destinée ; elle peut dire quelque chose de cette vision béatifique ; le § 10 : la suavité de ce qui est vécu surpasse tout ce qui peut en être dit.

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Trente-neuvième en A, quarantième en B : L’amour en surabondance.

L’âme est maintenant détachée de tout le créé ; elle a vaincu le mal ; ses passions lui sont soumises ; la partie sensitive réformée et mise en harmonie avec la partie spirituelle de son âme. Rien ne s’oppose plus à l’obtention des faveurs qu’elle sollicite. Le nom du Bien-Aimé est enfin révélé, c’est Jésus : tous ceux qui l’invoquent peuvent par grâce partager cette perfection. Le Cantique B ne modifie pas substantiellement le texte de la première rédaction.

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