Repères pour lire Jean de la Croix

Retour Sommaire

I . Quelques repères

Il est important de connaître la vie de Jean de la Croix et son contexte historique pour ne pas faire de contresens massifs sur son enseignement.

Par ailleurs, les biographies peuvent être marquées par leurs époques ; par exemple, au 18e siècle, elles on été surchargées de merveilleux, voire de diableries !

L’étude critique de ses écrits a été entreprise au début du 20° siècle. Peu de textes sont rédigés de sa main. Il est rapporté qu’il avait un secrétaire, que des frères et des sœurs se chargeaient de recopier sa pensée et ses textes. L’attribution des poèmes est claire, même si des doutes ont existé pour quelques-uns. L’ouvrage dont l’authenticité a été la plus contestée est le Cantique Spirituel B mais peu de spécialistes la remettent encore en cause aujourd’hui.

Retour Sommaire

II. Traduction et abréviations

Depuis le 17e siècle, les traductions françaises ne manquent pas … Sur ce site, nous utilisons la traduction de Mère Marie du Saint-Sacrement, carmélite déchaussée (Édition établie, révisée et présentée par Dominique Poirot, ocd, Cerf, Paris 2001)

Médaille de Jean de la Croix

Sigles de renvoi aux œuvres de Jean de la Croix

Sur ce site, les sigles et les traductions sont repris de l’Édition :

  • A : Quatre avis à un religieux
  • CE : Censure
  • CO : Conseils de spiritualité
  • CSA et CSB : Cantique spirituel A et B
  • D : Degrés de perfection
  • L : Lettres
  • MC : Montée du Carmel
  • MONTE : Monte Carmelo
  • NO : Nuit obscure
  • PA : Paroles de lumière et d’amour
  • PO : Poèmes
  • PR : Précautions
  • TO : Textes officiels
  • VFA et VFB : Vive Flamme d’amour A et B

Les chiffres qui suivent indiquent dans l’ordre : le livre, le chapitre ou la strophe, le n° d’ordre ou le paragraphe.

III. L’importance des prologues

Avant tout, les Prologues des grands traités ou commentaires (Le Cantique Spirituel, La Montée du Carmel, La vive Flamme d’Amour) sont à lire dans leur intégralité.

Dans le Prologue du Cantique spirituel, Jean affirme en particulier la prééminence du poème sur les commentaires et donc la nécessité de toujours revenir à la plénitude du chant inspiré par l’Esprit Saint.

Il annonce aussi qu’il aborde les aspects les plus difficiles, et les moins souvent traités, de l’expérience spirituelle.

Dans celui de La Montée du Carmel, il précise qu’il parle « largement » pour que chacun puisse se reconnaître dans le chemin qui mène au sommet ; si la pensée semble obscure, la persévérance la rendra plus claire et il comprendra à la relecture… D’où la nécessité d’une fréquentation assidue de ses Écrits.

Retour Sommaire

IV. Des clefs de lecture

L’œuvre de Jean de la Croix possède bien des portes d’entrée.

Un certain primat de la poésie dans sa vie qui n’est pas à démontrer. Nous sommes très vite enchantés par ses poèmes, la beauté de la langue castillane du 16e, sa sonorité. La poésie, souvent apophatique, peut être lue en humaniste. Elle se suffit à elle-même. Le symbole central de la « nuit » traduit de nombreuses expériences intérieures et il fascine.

La radicalité métaphysique de son raisonnement. Jean de la Croix pointe vers l’essentiel et porte un jugement critique sur toutes choses et tout comportement. Il aide à nous connaître en profondeur, surtout dans nos incohérences.

L’art de décrire tout ensemble la personnalité du Christ, centrale en sa vie et son œuvre, et la quête nocturne de Dieu. Nous cherchons Dieu. Nous désirons mieux nous connaître, vivre dans l’authenticité. Nous aimerions trouver le maître qui nous entraîne et nous accompagne… qui nous aide à discerner surtout spirituellement. L’universalisme de son anthropologie et de son sens de Dieu nous accueille. -, ainsi que sa lecture existentielle des Écritures saintes, sa manière abondante et circonstanciée de s’y référer. Il n’élude pas le rapport aux choses et aux personnes.

La pensée qui se développe dans ses Écrits est d’une grande cohérence, limpidité, et d’un très grand réalisme. Sa sobriété, et sa maîtrise de l’expérience mystique inspirent confiance.

Retour Sommaire

Revenir en haut