Marchant comblée d’amour, j’ai été gagnée

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La transformation d’amour

"Cette transformation n’est autre chose que l’illumination de l’entendement par la lumière surnaturelle, de telle sorte qu’il est uni au divin et devient divin. De son côté, la volonté étant embrasée d’amour par cette illumination devient divine  : elle n’aime que d’une manière divine ; elle ne fait plus qu’un avec la volonté divine et l’amour divin. Voilà pourquoi cette âme est désormais une âme du ciel, et vraiment plus divine qu’humaine. Toutes ces transformations, Dieu les accomplit et les réalise dans l’âme par l’intermédiaire de cette nuit obscure ; il éclaire l’âme et l’embrase divinement du désir de posséder Dieu seul, et rien de plus.« (NO p. 608-609) »L’amour seul qui anime l’âme la sollicite et la presse de donner son cœur au Bien-Aimé, c’est lui qui la meut, qui la guide, et lui fait prendre le vol vers Dieu sans qu’elle sache comment ni de quelle manière.« (NO p. 668) »Ce que Dieu communique à l’âme en cette étroite union est totalement ineffable : on n’en peut rien dire, comme on ne peut dire de Dieu quelque chose qui corresponde à la réalité. C’est Dieu qui se communique à l’âme en une gloire admirable et la transforme en lui ; Dieu et l’âme ne font plus qu’un.« (CSA 17) »Les biens que cette communication silencieuse et cette contemplation impriment dans l’âme sans qu’elle le sente alors, sont inestimables. Ce sont des onctions très mystérieuses et très délicates de l’Esprit Saint.« (VF 3,8) »C’est tout à la fois que le Père, le Fils et le Saint-Esprit se communiquent à l’âme, tous les trois sont lumière et feu d’amour en elle. (…) Quand l’âme est ainsi détachée de tout, qu’elle est dans un dénuement complet et qu’elle a accompli tout ce qui dépendait d’elle, il est impossible que Dieu ne fasse pas, de son côté, ce qu’il faut pour se communiquer à elle, au moins dans le secret du silence ; c’est même plus impossible qu’il ne l’est au rayon du soleil de ne pas illuminer un espace serein où il ne rencontre aucun obstacle. Ainsi le soleil est tout prêt à entrer dès le matin dans votre appartement aussitôt que vous en ouvrez les fenêtres.« (VF 3, 9) »D’un côté, Dieu insiste pour la garder dans cette quiétude silencieuse, et l’âme de son côté insiste pour mettre en activité son entendement et son imagination et agir par elle-même. Elle ressemble au petit enfant que la mère veut porter sur ses bras, et qui pleure et s’agite pour marcher à pied ; aussi n’avance-t-il pas et empêche-t-il sa mère d’avancer.

L’âme doit donc considérer que si dans cette solitude elle ne sent pas qu’elle avance ou qu’elle agisse, elle avance néanmoins beaucoup plus que si elle agissait par elle-même, parce que c’est Dieu qui alors la porte dans ses bras." (VF 3, 16)

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Dans le centre le plus profond

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O Vive Flamme d’amour !
Comme vous me blessez avec tendresse
Dans le centre le plus profond de mon âme !

Le centre de l’âme, c’est Dieu ; quand elle y arrive, selon la capacité de son être, la force de ses activités et de ses inclinations, elle est parvenue à son centre le plus profond et le dernier qu’elle puisse atteindre en Dieu. L’amour est une inclination de l’âme, une force ou une faculté qu’elle possède pour aller à Dieu. C’est par l’amour qu’elle s’unit à lui. Voilà pourquoi, plus elle possède de degrés d’amour, plus elle pénètre dans les profondeurs de Dieu et se concentre en lui. Plus l’amour est ardent, plus aussi il est capable d’unir l’âme à Dieu. Quand l’âme arrivera au dernier degré, elle sera blessée jusqu’au plus intime d’elle-même par l’amour de Dieu. C’est alors qu’elle sera transformée et illuminée aussi complètement qu’elle en est capable dans son être.

C’est là ce qui se produit pour le cristal pur et sans tâche quand il est investi de la lumière, et plus il la concentre en lui-même ; il arrive même à recevoir une telle abondance de lumière qu’il semble transformé tout entier en lumière ; on ne le distingue plus d’elle ; tout ce qu’il a pu en recevoir est étincelant, il lui est devenu semblable.

C’est dans la substance de l’âme que le Saint Esprit célèbre cette fête de l’amour. Aussi est-elle d’autant plus sûre, substantielle et pleine de délices, qu’elle est plus intérieure. Mais plus elle est remplie de délices et intérieure, plus elle est pure, et enfin, plus elle est pure, plus aussi Dieu se communique abondamment, souvent et pleinement ; par ailleurs, les délices comme les joies de l’âme et de l’esprit n’en sont que plus profondes. Dieu est l’auteur de tout ; l’âme ne peut rien par elle-même. Lui seul peut agir dans le fond et la partie intime de l’âme, sans l’aide des sens, et la mouvoir elle-même à l’action qu’il accomplit. Ainsi tous les mouvements de l’âme sont divins ; bien qu’ils soient de Dieu, ils sont également d’elle ; car Dieu les accomplit en elle avec elle. L’âme ne fait que lui remettre sa volonté et son consentement. Mes délices sont d’être avec les enfants des hommes (Pr 8, 30) , c’est-à-dire en me communiquant à eux.« (VF 1) »Tel le bon pasteur qui a fait mille détours à la recherche de sa brebis perdue et qui la rapporte enfin sur ses épaules (Lc 15, 5). Telle la femme qui, toute joyeuse, voit entre ses mains la drachme pour laquelle elle avait allumé un flambeau et bouleversé sa maison, et qui appelle ses amis et ses voisins pour leur dire : Réjouissez-vous avec moi car j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue (Lc 15,9 . Chose admirable en vérité de voir cet amoureux Pasteur, cet Epoux de l’âme comblé de joie et d’allégresse lorsqu’il porte sur ses épaules, qu’il tient entre ses mains, dans l’union si désirée, cette âme qu’il a prise pour lui et portée à une perfection si haute.« (CSB 22) »Le Père des lumières dont le bras n’est pas raccourci se répand à profusion sans acception de personnes partout où il trouve la place libre, comme le rayon du soleil. Il se montre aux enfants des hommes par toutes les voies possibles, de bon cœur, sans hésitation, tout heureux de trouver ses délices au milieu d’eux ici-bas. Si quelqu’un m’aime, les trois Personnes de la Trinité viendront en lui et y établiront leur demeure (Jn 14, 23)" (VF 1)

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Tout entière…

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Je ne garde plus de troupeau
Je n’ai plus aucun autre office
Ma seule occupation est d’aimer.« (CS A 28) »Désormais son corps, son âme, ses puissances, toutes ses facultés ne s’occupent plus que de ce qui regarde le service de son Epoux ; elle n’a plus en vue son propre avantage ; elle n’a plus de goûts personnels ; elle n’entretient plus ni affaire ni relations étrangères à Dieu.

Dans ses rapports avec Dieu, l’amour est son seul exercice. Sa manière et son style sont maintenant tout nouveaux : ils se réduisent à aimer.« (CSB 28) »Toutes les facultés de mon âme et de mon corps se meuvent par amour ; tout ce que je fais, je le fais par amour ; tout ce que je souffre, je le souffre par amour.« (CSA 19) »En disant que son âme « s’emploie tout entière », elle indique la remise qu’elle a faite de tout elle-même à son Bien-Aimé dans cette union d’amour. Entendement, volonté, mémoire sont consacrés à son service ; son corps est maintenant appliqué à Dieu. Les quatre passions de l’âme n’ont plus que Dieu pour unique objet : l’âme ne se réjouit qu’ en Dieu, elle ne craint que Dieu, elle ne s’afflige que selon Dieu. C’est par ses premiers mouvements mêmes qu’elle se porte à agir en Dieu et pour Dieu." (CSB 28)

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… à son service

"_ Mon âme s’emploie tout entière
Avec son fonds, à son service.

L’âme est morte à tout ce qu’elle était par elle-même, ce qui était, d’ailleurs, une mort pour elle, et elle vit maintenant de la vie de Dieu en elle. Voilà pourquoi l’âme peut très bien s’ appliquer ici la parole de St Paul : Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. (Ga 2, 20)" (VF 2)

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