L’Eglise et le Christ

« J’ai toujours été très loin de penser que la miséricorde de Dieu se limite aux frontières de l’Église visible. Dieu est la Vérité. Qui cherche la Vérité, cherche Dieu, qu’il le sache clairement ou non ».

citation dans « Edith Stein, Correspondance II (1933-1942) », lettre à soeur Adelgundis Jaegerschmid, osb, le 23 mars 1938, Cerf, éditions du Carmel, Solem, 2012 p. 380

« Le Christ est le centre de ma vie ».

citation dans « Edith Stein, Correspondance I (1917-1933) », lettre à Roman Ingarden, le 13 décembre 1925, Cerf, éditions du Carmel, Solem, 2009

« C’est le Christ, et non pas Adam qui est le premier né de Dieu et la tête de l’humanité, Il est le premier né, non seulement parce qu’Il est le Fils éternel de Dieu, mais aussi en tant que Père des élus, en tant que Verbe devenu homme dont le chemin sur la terre et la majesté céleste se trouvaient de toute éternité, dans le Plan de Dieu. Le Christ, le Ressuscité, le Roi de Lumière et l’archétype et la tête de l’humanité, la forme finale à laquelle est ordonnée tout être humain, et qui lui donne son sens ».

« Par l’incarnation du Verbe, la nature humaine est remplie de vie divine, par ce débordement de vie, le Christ devient, dès le premier instant de son existence humaine, un esprit dispensateur de vie ».

« Nous allons aller encore plus loin, et comprendre sous le Corps Mystique, la création entière selon l’ordre naturel, puisque tout a été créé à l’image du Fils de Dieu, et puisque qu’Il est entré par son incarnation dans l’ensemble de la Création. Mais selon l’ordre de la grâce également, parce que la grâce de la tête se répand à profusion dans tous ses membres, non seulement dans les hommes, mais dans toutes les créatures ; de même que dans la chute de l’homme, toute la nature inférieure à l’homme a été aussi compromise, le sol a été maudit au moment de la chute, de même, doit-elle être renouvelée avec l’homme, par la rédemption. En tant que tête de l’humanité Tu unis en soi tout le supérieur et l’inférieur, le Christ est la tête de la Création toute entière ».

in « Edith Stein, l’Etre Fini et l’Etre Eternel », ’essai d’une atteinte du sens de l’être’, éditions Nauwelaerts, Louvain, 1972.

« Dans la nuit du péché, c’est l’étoile de Bethléem qui luit, c’est l’ombre de la Croix qui tombe sur la clarté de la crèche. La lumière s’éteint dans l’obscurité du Vendredi Saint, mais remonte plus éclatante, soleil de grâce, au matin de la Résurrection. C’est à travers la souffrance et la Croix, que le Fils de l’homme fut élevé à la gloire de la résurrection. Traverser la souffrance et la mort avec le Fils de l’homme pour atteindre la gloire de la résurrection, c’est le chemin ouvert à chacun de nous, et à l’humanité toute entière ».

in « Edith Stein, la crèche et la croix », éditions ad solem, 2007.

« Le Christ est l’unique chemin qui mène à la vie intérieure. Son sang est le rideau par lequel nous pénétrons dans le Saint des Saints de la vie divine. Par le baptême et le sacrement de pénitence, son sang nous lave du péché. Par le sacrement de confirmation, son sang fortifie le combattant du Christ et lui donne de faire une profession droite. Mais au sommet de tous les sacrements, il y a celui où le Christ est lui-même présent et fait de nous des membres de son corps. Membres de son corps, animé de son esprit, nous nous offrons par Lui, avec Lui et en Lui, et nous nous joignons à l’éternelle action de grâces ».

« Notre but, c’est d’être son image, que le chemin pour y parvenir, sera de nous laisser façonner par lui, et de croître, avec lui, comme membre du corps dont Il est la tête ».

in conférence du Père Didier-Marie Golay, ocd, « le Christ est le centre de ma vie », pp. 1-7.

« La prière de l’Eglise est la prière du Christ toujours vivant. Elle prolonge en l’imitant, la prière du Christ pendant sa vie d’homme ».

« Tandis que nous participons au saint Sacrifice à la sainte Communion, nous nous nourrissons du corps et du sang de Jésus, nous devenons nous même son corps et son sang, et c’est seulement dans la mesure où nous sommes membres de son corps, que son Esprit peut nous vivifier et régner en nous. La Cène pour les disciples, l’eucharistie pour nous, devient le lieu de l’union intime au verbe incarné, et ainsi la communion à ce mystère devient épiclèse, c’est à dire appel de l’Esprit Saint, puissance transformante de notre être fini qui est en devenir d’éternité, qui est en œuvre de divinisation ».

« Le Christ rend grâce pour l’œuvre de rédemption qu’il a le pouvoir d’accomplir et par cette œuvre de rédemption qui est en elle même, une glorification de la Sainte Trinité, puisqu’elle restaure dans une pure beauté, l’image déformée du créateur. On peut aussi considérer le don du Christ sur la Croix dans la Sainte Messe comme une seule grande action de grâce, l’eucharistie, action de grâce pour la création, pour la rédemption, et pour son ultime accomplissement ».

« Les fruits de la terre sont devenus sa chair et son sang, remplis de sa vie. La création visible, dans laquelle Il s’était inséré par son incarnation est maintenant liée à Lui d’une manière nouvelle et mystérieuse. »

« Toute la création est invitée à s’unir dans la louange du Seigneur : Les montagnes et les collines, les rivières et les fleuves, les mers et les terres et tous ceux qui les habitent (tout ce qui les habite), les nuages et les vents, la pluie et la neige, tous les peuples de la terre, toutes les classes et toutes les races humaines, enfin tous les habitants du ciel, les anges et les saints, car ceux ci prennent part à la grande eucharistie de la création, ou mieux encore, c’est à leur éternelle louange que nous nous unissons par notre liturgie. »

« Participer chaque jour au saint sacrifice, nous entraîne comme à notre insu, dans le courant de la vie de l’Eglise. Cette participation à la vie liturgique de l’Eglise va transformer l’âme en une pierre vivante de la Cité de Dieu, et chacune de ces âmes devient temple de Dieu ».

« Toute prière authentique est prière de l’Eglise, par chaque prière sincère, quelque chose s’opère dans l’Eglise, et c’est l’Eglise elle même qui prie, car l’Esprit Saint qui vit en elle, vit dans chaque âme et est dans chaque âme Celui qui prie nous nous, avec des soupirs ineffables ».

« Les formes traditionnelles nous sont aussi nécessaires et nous devons participer au culte public ainsi que l’ordonne l’Eglise pour notre vie intérieure s’éveille, reste dans la voie droite et trouve l’expression qui lui convient. La louange solennelle de Dieu doit avoir ses sanctuaires sur la terre afin d’être célébrée avec toute la perfection dont les hommes sont capables. De là, au nom de toute l’Eglise, elle peut monter vers le ciel, agir sur tous ses membres, éveiller leur vie intérieure et stimuler leur effort fraternel. Mais pour que ce chant de louange soit vivifié de l’intérieur encore faut-il qu’il y ait dans ces lieux de prière, des temps réservés à l’approfondissement spirituel. Sinon cette louange dégénérerait en un balbutiement des lèvres dépouillées de toute vie. C’est grâce à ces foyers de vie intérieure qu’un tel danger est écarté. Les âmes peuvent y méditer devant Dieu dans le silence et dans la solitude, afin d’être au cœur de l’Eglise, les chantres de l’Amour qu’il vivifie ».

« En tant que membres de son corps, animés par son Esprit, nous nous offrons nous même en offrande « Par Lui, avec Lui et en Lui » nous unissons nos voix à l’éternelle action de grâce. C’est pourquoi l’Eglise met sur nos lèvres après la communion, cette prière : « Comblés d’un si grand bien, nous te supplions Seigneur fait que nous en retirions des fruits pour notre salut et que jamais nous ne cessions de chanter ta louange ».

in « Edith Stein, Source Cachée, Œuvres spirituelles », ’la prière de l’Eglise’, éditions du Cerf, 1998, pp.53-74.

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