Pâque 2010

« Il est vivant ! »

Dans Jérusalem encore endormie, une femme court. Elle court de toutes ses forces, en se répétant : « Où l’ont-ils mis ? » Elle vient réveiller Pierre et le disciple que Jésus aimait, qui se mettent à courir, eux aussi, à perdre souffle. Le disciple arrive le premier au tombeau, mais laisse entrer Pierre, l’aîné, le responsable. Pierre ressort, troublé, inquiet. Alors seulement entre le disciple que Jésus aimait.

« Il vit, et il crut », dit l’Évangile. Qu’a-t-il vu ? Les mêmes choses que Pierre : les linges posés à plat, et le suaire de la tête, roulé à part. Mais il a cru. Dans le froid du tombeau une lumière très forte et très douce s’est faite en lui : « Il est vivant ! » Jean a vu les signes de l’absence ; mais en même temps il a entendu dans son cœur les paroles et la promesse de Jésus.

Il est vivant, comme il l’avait dit ! Il est vivant pour toujours ! L’amour de Dieu a été le plus fort !

Au dehors, rien n’a changé. Jérusalem s’éveille pour une journée tout ordinaire. Mais dans la cœur du disci­ple, tout est nouveau, tout est joyeux, tout est splendide : « Jésus est vivant ; il est la vie ; j’irai le dire au bout du monde ! »

Elle est pour nous, frères et sœurs, cette joie du disciple. Elle traverse tous nos doutes, toutes nos morts, toutes nos tristesses. Abandonnons les peurs, les souvenirs, les contraintes ; lâchons ce qui ne peut que vieillir. Dans le soleil de la Pâque de Jésus, laissons l’Esprit Saint faire de nous des êtres nouveaux.

Au nom de tous ceux que Dieu aime et veut sauver, tournons les yeux vers les réalités d’en haut, regardons le Christ assis à la droite de Dieu, cachons notre vie en Dieu avec le Christ, heureux de nous perdre de vue puisque Jésus est notre vie.

Là où règne la haine, il apporte l’amour ; là où les hommes se déchirent, il propose sa paix ; là où les hommes trébuchent dans les ténèbres, il resplendit comme la lumière du monde.

Entrons comme des pauvres dans la joie de Jésus. C’est une joie trop grande pour notre cœur, parce qu’elle vient du cœur de Dieu. C’est une joie que Jésus donne : il la donne à tous ceux qui l’aiment, à tous ceux qui le cherchent. Il la dépose ce matin dans notre cœur pour que nous l’accueillions au nom du monde entier.

Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

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