Quelques nouvelles par notre frère Provincial

Lettre donnée dans le N° 51 d’Avenir du Carmel, hiver 2009, bulletin d’information de la Province de Paris des carmes déchaux.

Chers Ami(e)s,

En ce début d’année 2009, je viens vous partager les nouvelles de notre Province carmélitaine pour vous informer de l’avancement de nos projets. Lors de notre dernier chapitre provincial, nous avions décidé le transfert du couvent actuel en un lieu plus vaste, situé dans le 6e arrondissement et donc plus proche aussi des facultés de théologie pour nos étudiants. L’achat de la propriété des Pères maristes a été réalisé le 24 octobre dernier. Nous espérons pouvoir commencer les travaux en septembre prochain. Nous disposerons à terme au rez-de-chaussée d’une chapelle de 50 places, d’une sacristie, d’une grande salle de réunion et de quatre parloirs, au premier étage d’un grand réfectoire, cuisine, salle de communauté, services administratifs, salle de liturgie et bibliothèque conventuelle ; dans les quatre autres étages nous aurons 14 chambres pour la communauté, 5 chambres pour les personnes de passage, deux bibliothèques (philosophie et théologie) pour le Studium avec salle de réunion. Afin de pouvoir vendre la propriété que nous avons depuis 53 ans dans le 16e arrondissement de Paris, la communauté a accepté de déménager dans un édifice que nous loue le Diocèse de Paris sur la Butte Montmartre (4, Cité du Sacré Cœur Paris 18e) à côté du Carmel de Montmartre. Dix frères vont habiter ce lieu à partir du 18 février prochain pour une période d’environ deux ans.

St Joseph des Carmes, rue de Vaugirard

Le transfert du couvent de Paris a pour objectif d’offrir un cadre de vie religieuse adapté à la communauté qui accueille nos étudiants, mais aussi de donner une plus grande efficacité pastorale à notre présence sur Paris. Le fait de disposer d’une salle nous permettra d’accueillir des groupes en journée. La proximité de l’église Saint Joseph des Carmes facilitera l’animation d’activités spirituelles telles que les « Amitiés carmélitaines » qui s’y déroulent déjà. Notre futur couvent se trouve en effet à proximité de notre première implantation parisienne, rue d’Assas, actuellement occupée par l’Institut Catholique de Paris. Les contacts pastoraux que nous avons pris montrent que nous y serons bien accueillis. Par ailleurs notre emménagement dans le 6e arrondissement, qui aura lieu en 2011, coïncidera avec le quatrième Centenaire de la reconnaissance du premier couvent des Carmes Déchaux par le Parlement de Paris (1611). Pour marquer cet évènement, nous avons proposé au Doyen de la faculté de théologie de l’Institut Catholique d’organiser en collaboration avec nous un colloque de spiritualité sur la question de l’intériorité et de la subjectivité croyante au 17e siècle et au 21e siècle. Il a été très intéressé par ce projet et les dates des 13 et 14 octobre 2011 ont déjà été retenues pour cela. Nous avons commencé à nous y préparer durant nos assemblées provinciales des 2 et 3 janvier dernier. Elles avaient été préparées par nos frères Robert Arcas et Marc Fortin et concernaient l’implantation des Carmes Déchaux en France au 17e siècle et son contexte sociopolitique. Outre leur propre travail qu’ils nous ont partagés, ils avaient invité quatre personnes très compétentes à des titres divers : Madame Sophie Faure de Vomécourt de l’Ecole des Chartes nous a exposé des éléments de sa thèse de doctorat consacrée à l’implantation des Carmes déchaux à Paris et à Charenton. Monsieur Gilles Sinicropi nous a fait également part de son travail de thèse moyennant un exposé avec projection d’œuvres carmélitaines d’époque sur l’identité des Carmes déchaux sous l’ancien régime. Le frère Bernard Ceslas Bourdin, Dominicain nous a parlé du contexte théologico-politique au 17e siècle et des relations entre religion et politique dans la France contemporaine. En fin, Monsieur Dominique Ponaud, ancien Directeur de l’Ecole du Louvre nous a initié de manière étonnante à la poésie baroque d’inspiration mystique. Entre ces diverses interventions, le frère Marc nous a fait travailler sur des textes du Père Cyprien de la Nativité, Carme prestigieux de cette époque connu tout particulier pour sa traduction des œuvres de Saint Jean de la Croix.

Tout cela avait lieu dans les locaux rénovés du Centre spirituel. Vous savez que pour des raisons liées à des normes de sécurité de plus en plus contraignantes, nous avons dû engager sur le Centre spirituel d’Avon d’importants travaux afin de pouvoir le maintenir en activité. Cette structure de 46 chambres est en effet un élément essentiel du dynamisme apostolique de notre Province et c’est pour nous une priorité que d’en assurer la viabilité. C’est ainsi qu’une première tranche de travaux avait été réalisée en 2002 dans la partie du Centre datant du 18e siècle. De nouveaux travaux de même importance sont encore à prévoir pour ce même bâtiment d’ici 2011 pour que la commission de sécurité autorise la poursuite de nos activités au-delà de cette date. Nous venons d’achever en 2008 une rénovation complète de la partie construite en 1930. Ce bâtiment est maintenant conforme à la réglementation et sa modernisation est largement appréciée par nos hôtes.

Enfin, parmi les objectifs de notre dernier Chapitre, il y eut le souci de renforcer notre présence à Lisieux. Cinq frères de la Province s’y trouvent désormais pour y mener la vie carmélitaine et participer à la vie du pèlerinage. Un Institut d’Etude Thérésienne proposant une formation de quinze jours en été vient d’y voir le jour. Nous y transférons aussi les archives de la cause Père Jacques afin que le frère Philippe Hugelé, vice postulateur de cette Cause de canonisation puisse travailler à la rédaction de la Positio. Nous avons eu en effet la joie de recevoir de Rome le décret de validité du procès diocésain, ce qui permet donc d’ouvrir cette nouvelle étape importante en vue de la reconnaissance par l’Eglise de la sainteté du Père Jacques. C’est cependant un travail considérable puisqu’il s’agit de rédiger une présentation du Père Jacques et des motifs pour lesquels nous sollicitons sa béatification en faisant la synthèse de ses écrits, des documents historiques et des témoignages. Tout cela représente une documentation d’environ sept mille pages ! Autant dire que notre frère Philippe a une tache aussi lourde que passionnante à assumer.

Notre Province, c’est aussi le Couvent de Bagdad et nos frères iraquiens. J’avais programmé pour décembre dernier un voyage au Liban et en Irak pour rendre visite aux deux frères étudiants qui sont en formation dans la Province du Liban, puis à nos trois frères du Couvent de Bagdad. Faute d’avoir obtenu le visa pour l’Irak, je n’avais pu alors réaliser que la première partie de ce projet. J’ai passé ainsi une bonne semaine avec nos deux frères Hilal et Imad et la communauté qui les accueille à Mu’aisira. Ensuite, avec l’aide du Père Provincial du Liban, j’ai visité entre autre une communauté de nos frères dans une très belle région montagneuse à Kobayath au nord du pays. Les efforts persévérants du frère Ghadir, prieur de Bagdad ont permis que j’obtienne finalement ce visa. Je peux donc à présent réaliser la deuxième partie de ce voyage en vue de demeurer deux semaines environ avec les frères. Cela fera l’objet d’un prochain partage fraternel ! … Ce lien de communion avec un pays si durement meurtri depuis tant d’années par des conflits économiques et religieux est l’occasion d’ouvrir notre cœur à l’espérance d’un monde plus juste par-delà les crises que connaissent nos sociétés développées. Que le Seigneur nous donne de vivre, par-delà nos propres incertitudes personnelles et communautaires, une foi enracinée dans l’espérance : « Dieu … s’engagea par un serment … afin que … nous soyons puissamment encouragés … à saisir fortement l’espérance qui nous est offerte. En elle, nous avons comme une ancre de notre âme, sûre autant que solide, et pénétrant par-delà le voile, là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus, devenu pour l’éternité grand prêtre selon l’ordre de Melchisédech. » (He 6,17-20)

Fr Olivier Rousseau, Provincial de Paris

P.-S.

Pour s’abonner au bulletin « Avenir du Carmel » et soutenir la formation des frères, adressez vous au Fr. Gérard-Marie au Couvent de Paris

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