Sa vie

Vie de sainte Jodeph Kalinowski (1835-1974) par Isabelle Geffard extraite du Grand livre des saints et bienheureux du Carmel

Raphaël Kalinowski

Józef est né à Vilna en Lituanie (petit pays Balte alors intégré dans l’Empire russe) le 1er septembre 1835 d’Andrzej Kalinowski et Józéfina Polo ska (qui meurt quelques semaines après sa naissance). Brillant dans ses études, il termine ingénieur-lieutenant à l’Académie du génie militaire de Saint-Pétersbourg où il est nommé maître de conférences en mathématiques. En 1859, il participe à la conception du chemin de fer de Koursk-Kiev-Odessa. Suite à la persécution des polonais par le Tsar et à l’insurrection polonaise de janvier 1863, il démissionne de l’armée russe où il avait été promus capitaine d’état-major et accepte le poste de ministre de la guerre dans l’armée rebelle de sa région natale contre la Russie. Arrêté le 24 mars 1864 et condamné à mort, sa peine est commuée en 10 ans de travaux forcés en Sibérie. Avec patience et amour et une admirable force de l’esprit, il puise dans la prière la force de supporter les souffrances et transmet à ses compagnons d’exil sérénité et espoir, leur apportant ses encouragements généreux. Il écrit : « Le monde peut me priver de tout, mais il me restera toujours un lieu caché qui lui est inaccessible : la prière ! En elle,on peut recueillir le passé, le présent et l’avenir et les placer sous le signe de l’espérance. Oh Dieu, quel grand trésor tu accordes à ceux qui espèrent en toi. »

Augusto Czartoryski

C’est durant cette période qu’il se sent appelé au sacerdoce. Rapatrié en 1874 et reconnu pour ses qualités d’éducateur à la foi profonde, il devient le précepteur du jeune prince polonais exilé à Paris, Augusto Czartoryski, neveu de sœur Marie-Xavière de Jésus, religieuse carmélite déchaussée. Celle-ci reconnait en Józef Kalinowski la personne toute désignée pour favoriser le développement de l’ordre du carmel en Pologne et prie pour que naisse en lui une telle vocation. C’est à l’automne 1876 qu’il ressent le désir profond de se consacrer au Seigneur dans l’ordre du Carmel. Après avoir pris congé du jeune prince à l’été 1877 (lequel deviendra prêtre salésien après avoir rencontré Jean Bosco), Józef rencontre le provincial des carmes Déchaux à Linz en Autriche, puis entre au noviciat de Graz le 15 juillet 1877, à 42 ans. Il prend le nom de Raphaël de Saint-Joseph et prononce ses premiers vœux le 26 novembre 1878 avant de partir faire des études de philosophie et de théologie au couvent de Raab en Hongrie. Le 27 novembre 1881, il prononce ses vœux solennels et est envoyé au couvent de Czerna en Pologne. Il est ordonné prêtre le 15 janvier 1882 par l’archevêque de Cracovie. L’année suivante, il devient prieur de ce couvent d’où va refleurir le carmel masculin en Pologne.

Le père Raphaël de Saint-Joseph contribue tant à la renaissance et à l’essor du Carmel en Pologne qu’il peut en être considéré comme le restaurateur. Son ministère est des plus féconds. En 1884, il fonde un monastère de carmélites au Premislia, puis un second à Lviv en Ukraine en 1888. Encouragé par le père général de l’ordre du Carmel – le père Gotti – il fonde également un couvent masculin à Wadowice en Pologne et un petit séminaire dont le but est de former des garçons qui ont un attrait vocationnel pour le Carmel. Son ministère rejoint aussi les fidèles laïcs pour qui il organise le Tiers-Ordre séculier et la confraternité du carmel. En 1899, il est nommé vicaire provincial et visiteur des différents monastères où il est partout apprécié comme directeur spirituel et comme confesseur. Profondément uni à Dieu, soutenu par l’oraison, le recueillement, le silence et l’austérité de vie, il affirme que la « tâche principale au Carmel est de converser avec Dieu en toutes nos actions. » Soucieux de regrouper les archives dispersées lors des suppressions des monastères, il publie « Chroniques Carmélitaines » relatant l’histoire des anciens couvents ainsi que plusieurs autres ouvrages : une biographie de Thérèse de Jésus Marchoka (la Thérèse polonaise), un livre sur Thérèse d’Avila lors du 3e centenaire de sa mort, une traduction en polonais d’Histoire d’une âme de Thérèse de Lisieux, une biographie de son ami le père Augustin Marie du Très Saint Sacrement, né Hermann Cohen, juif converti au catholicisme… Il rédige également deux opuscules sur le culte marial dans le carmel polonais et sur les martyrs polonais du XVIIe siècle. En 1904, il commence à écrire ses Mémoires sur l’ordre de ses supérieurs. En 1906, il prend la direction du collège de théologie de Wadowice. C’est là qu’il meurt à l’âge de 72 ans le 15 novembre 1907, jour de la commémoration de tous les défunts de l’ordre du Carmel. Canonisé par Jean-Paul II le 17 novembre 1991, on le fête le 19 novembre.

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