Carmel de Vinça

Historique

En 1589, les Capucins construisent un couvent à Vinça. Ils font beaucoup d’apostolat dans le village et alentour et soutiennent la population lors des épidémies de peste et lors des nombreux conflits franco-espagnols. En 1659, le Traité des Pyrénées rattache définitivement le Roussillon, le Conflent et une partie de la Cerdagne à la France : nous sommes depuis en « Catalogne française ».
Vient la révolution de 1789 et en 1793 les Capucins sont expulsés de leur couvent. Les bâtiments sont vendus comme bien national.

En 1841, Monsieur Molins de Barescut, notable vinçanais, rachète le couvent, décidé à le rendre à sa vocation première. Une occasion se présente en 1861 : Mère Bathilde de l’Enfant-Jésus (née Suzanne de Saint-Exupéry), se trouve en difficulté dans l’Italie d’alors (Nice appartient encore à l’Italie, en voie de réunification mais aussi en pleine persécution religieuse). Elle était professe du Carmel de Bordeaux et restauratrice en 1839-1840 de l’Ordre des Carmes Déchaux en France, avec le Père Dominique de Saint Joseph. En 1848, elle fonda le premier Carmel de Nice.
Monseigneur Gerbet, évêque de Perpignan, accueille les Carmélites de Nice dans son diocèse : le 11 novembre 1861 le Carmel de Vinça est fondé. Mère Bathilde y meurt le 12 juillet 1863, à 78 ans.

Au même moment à Ille-sur-Têt, village voisin de Vinça, vit une jeune fille de 18 ans : Espérance, fille de Maître TRULLES, notaire. Atteinte de la tuberculose, elle demande à son père de racheter avec sa dot le Carmel de Vinça afin qu’un jou, il soit rendu à des filles de Sainte Thérèse. Peu après sa mort en 1904, Maître Trullès acquiert le couvent. Il s’éteint en 1918, léguant à sa sœur ses biens et le vœu d’Espérance. Dans le diocèse, plusieurs personnes œuvrent aussi pour que le monastère soit redonné à une communauté de carmélites : notamment deux jésuites entreprenants, natifs du département, vont trouver Mère Marie-Thérèse de Saint-Joseph, la prieure du récent Carmel d’Arenys-de-Mar, en Espagne. Celui-ci est occupé par les Carmélites de Bédarieux que la même loi de 1901 a chassé de leur monastère.

Devant la proposition de redonner vie au Carmel de Vinça, Mère Marie-Thérèse hésite… Finalement, en octobre 1919, elle part pour Vinça visiter le monastère : il y a un puits, des sources, une vue splendide au Sud sur le Canigou et toute la chaîne des Pyrénées, au Nord sur les contreforts des Corbières, une vraie solitude, l’air est pur. Mère Marie-Thérèse se dit, enthousiasmée : « Notre Mère Sainte Thérèse aurait aimé ce lieu… » Le retour d’exil est décidé.

En 1920, les Carmélites quittent Arenys. Sœur Gertrude, la dernière survivante du premier carmel, accueille les arrivantes et retrouve enfin la vie claustrale. Monseigneur de Carsalade du Pont, l’évêque des Catalans, célèbre la première messe dans la chapelle provisoire.
Le 14 juillet 1926, à 68 ans, Mère Marie-Thérèse meurt en odeur de sainteté.

Le 16 juillet 1958, les Carmélites de Rabastens quittent leur monastère flanqué d’une centrale électrique et viennent fusionner avec la communauté de Vinça.

En 2013, quatre sœurs du Carmel de Rodez (Aveyron) et une sœur de celui du Dorat (non loin de Limoges) viennent se joindre à elles.

Aujourd’hui, dix sœurs de 31 à 94 ans continuent la louange du Seigneur dans ce petit Colombier de la Vierge au pied du Canigou sous la protection de la Sainte Famille.

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