Edith Stein et Thérèse de Lisieux

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« Ce que vous m’avez écrit au sujet de la petite Thérèse m’a stupéfait. Pour la première fois, j’ai vu comment on pouvait la regarder de ce point de vue là. Mon impression était simplement que là, la vie d’un être humain était entièrement formée, d’un bout à l’autre, seulement et exclusivement par l’Amour de Dieu, je ne connais rien de plus sublime, et je souhaiterais avoir le plus possible cela, dans ma propre vie et dans la vie de tous ceux qui me sont proches ».

[citation dans « Edith Stein, Correspondance I (1917-1933) », lettre à soeur Adelgundis, le 17 mars 1933, éditions du Carmel, Cerf, Solem, 2009.]

« Il y a encore quelques années, on ne savait dans le monde que peu de choses de nos cloîtres silencieux. Aujourd’hui, il en est tout autrement. On parle beaucoup du Carmel, il existe un réel désir de connaître quelque chose de la vie cachée derrière ces grands murs. On peut l’attribuer principalement à la grande Sainte de notre temps qui a conquis tout le monde catholique avec une étonnante rapidité : Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ».

« La petite fleur blanche, elle qui a si rapidement conquit les cœurs, bien au delà des limites de l’Ordre, non seulement en se montrant miraculeusement secourable à toutes les misères, mais encore en initiant les petites âmes, à la voie de l’enfance spirituelle ».

« Dans ses conditions habituelles d’existence, il n’y a pour la carmélite, aucune autre possibilité de rendre à Dieu amour pour amour, que de remplir fidèlement ses devoirs quotidiens jusque dans le moindre détail, d’offrir joyeusement, jour après jour, année après année, tous les petits sacrifices qu’exige d’un esprit plein de vie, une organisation minutieuse de la journée et de la vie. Remporter avec le sourire de la charité, toutes les victoires sur soi, que nécessite en permanence l’étroite vie commune avec des personnes de caractères différents. Ne laisser passer aucune occasion de servir les autres par amour. Il s’y ajoute enfin les sacrifices que le Seigneur peut imposer à chaque âme individuelle. C’est la « petite voie », un bouquet de petites fleurs à peine écloses et passant inaperçu, un bouquet déposé chaque jour devant le Saint des Saints. Peut être le silencieux martyr d’une vie entière dont nul ne soupçonne rien, source de joie profonde et d’allégresse intérieure en même temps que puits de grâce jaillissant sur la terre, nous ne savons où, et ceux qu’elle touche, ignorent d’où elle vient ».

[citation dans « Edith Stein, Source cachée, œuvres spirituelles », Histoire et esprit du Carmel, éditions du Cerf, Solem, 1998, pp.215-227.]

« Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, vous montre jusque dans les moindres circonstances de la vie quotidienne, comment on peut au Carmel, suivre Jésus et Marie. Quand vous aurez appris à son école, à vous attacher à Dieu seul, et à le servir d’un cœur absolument pur et détaché, alors vous pourrez chanter de toute votre âme, le chant de jubilation de la Vierge Bienheureuse : Mon âme exalte le Seigneur, Exulte mon esprit en Dieu mon sauveur, car le Puissant a fait pour moi des merveilles, Saint est son nom. Et comme la petite Thérèse, vous pourrez dire à la fin : « Je ne regrette pas de m’être livrée à l’Amour ».

[citation dans « Edith Stein, Source cachée, œuvres spirituelles », Pour la première profession de sœur Myriam de Sainte-Thérèse le 16 juillet 1940, éditions du Cerf, Solem, 1998, pp.249-256.]

« Les âmes qui l’ont atteint sont, en vérité, le cœur de l’Église : En elles vit l’Amour de Jésus Grand-Prêtre, cachées en Dieu, avec le Christ elles ne peuvent que rayonner dans d’autres cœurs, l’Amour divin dont elles sont remplies, et concourir ainsi, à l’accomplissement de l’unité parfaite de tous en Dieu, ce qui est et demeure, le grand désir de Jésus ».

« Le don de soi par amour, est sans limite, et le don divin en retour, l’Union pleine et constante est la plus haute élévation du cœur qui nous soit accessible, le plus haut degrés de la prière. Les âmes qui l’ont atteintes sont, en vérité, le cœur de l’Église ».

« Les foyers de prière intérieure, où les âmes se tiennent devant la face de Dieu, dans la solitude et le silence, pour être dans le cœur de l’Église l’Amour qui vivifie tout ».

[citation dans « Edith Stein, Source cachée, œuvres spirituelles », la prière de l’Église, éditions du Cerf, Solem, 1998, pp.49-74.]

« On devient de plus en plus sensible à ce qui plaît à Dieu, et à ce qui lui déplaît. Si par le passé, on était assez satisfait de toi, tout va changer. On commence à se découvrir bien des laideurs qu’on s’efforcera de corriger et des imperfections dont on aura peine à se défaire. On se fait progressivement petit et humble, on devient patient et indulgent pour la paille dans l’œil de l’autre, tout occupé qu’on est, d’une poutre dans le sien. Finalement, on apprend à se supporter dans la lumière implacable de la présence divine, et à s’abandonner à sa miséricorde, qui peut venir à bout de tout ce qui excède nos forces ».

[citation dans « Edith Stein, La crèche et la Croix », le mystère de Noël, éditions Ad Solem, 2007, p.32.]

« J’ai beaucoup pensé à vous, et récemment à ce que vous m’aviez écrit il y a quelques temps sur la petite voie spirituelle de la petite Sainte Thérèse. Dans cette petite voie, on retrouve une partie essentielle de la vie de carmélite, elle me semble être un très grand travail, un travail en profondeur qui a la puissance de faire éclater les rochers. Si à cet effet, temps et paix viennent à manquer dans une vie consacrée, il me semble qu’on est alors engagées sur une voie difficile et dangereuse. C’est un avertissement qui nous est donné, de prendre notre tâche très au sérieux afin que les pionniers de l’Église en reçoivent les retombées bienfaisantes ».

[citation dans « Edith Stein, Correspondance II (1933-1942) », lettre à soeur Adelgundis le 21 novembre 1938, éditions du Cerf, 2012.]

« Avant tout autre chose, je voudrais vous dire d’abandonner tous soucis à l’avenir, avec confiance entre les mains de Dieu, et d’accepter vous même de vous laisser totalement guider par Lui, ainsi que le ferait un enfant. Alors, vous pouvez être sûre de ne pas vous égarer en chemin, de même que le Seigneur vous a conduite jusqu’à son Église, de même, il vous mènera à la place qu’Il souhaite pour vous. »

[citation dans « Edith Stein, Correspondance II (1933-1942) », lettre à Ruth Kantorowitz le 4 octobre 1934, éditions du Cerf, 2012.]

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