Un frère étudiant carme au Frat’ de Lourdes

Témoignage donné dans le N° 49 d’ « Avenir du Carmel », été 2008, bulletin d’information de la Province de Paris des carmes déchaux.

Un Carme au Frat’ de Lourdes : peu de repos mais beaucoup de joie !

Depuis le mois de janvier dernier, nous participons avec un autre frère à l’animation de l’aumônerie du lycée Montaigne à Paris, VIe. Ils sont une trentaine de lycéens à se réunir chaque vendredi pour un temps de réflexion ou d’écoute d’un témoin. J’ai ainsi eu l’occasion de préparer des soirées sur la prière chrétienne ou sur le sens du carême. Le Père Christian Mahéas, responsable de l’aumônerie avait demandé à ce qu’il y ait un carme pour accompagner les jeunes au Frat à Lourdes du 22 au 27 avril. Puisque cela tombait pendant les vacances étudiantes, j’étais donc disponible pour cette aventure !

Le frère Jean-Alexandre avec qulques jeunes du Frat’ de Lourdes

Je ne vais pas ici essayer de décrire ce qu’est le Frat mais seulement vous transmettre les impressions de quelqu’un qui y allait pour la première fois… Le thème du Frat qui fêtait ses 100 ans cette année était « la sainteté ». L’idée était de couper court au cliché « la sainteté, c’est pour les autres, pas pour moi… ». J’ai été très impressionné par la taille de ce rassemblement : 12 000 jeunes et accompagnateurs, cela implique un petit peu d’organisation logistique… Les journées étaient réparties en temps de carrefours (groupes de réflexion de 8 jeunes venant des 8 diocèses d’Ile-de-France), d’aumônerie ou avec tous dans la basilique Saint-Pie X, pleine à craquer. Il y eut beaucoup de très beaux moments : j’en retiens un plus particulièrement, celui du sacrement des malades qu’une trentaine de jeunes ont reçu lors d’une très belle célébration. Parmi eux, il y avait notamment Stephan, un jeune de 19 ans qui était dans mon carrefour et qui depuis un accident à l’âge de six ans est très lourdement handicapé. Ce temps a permis a beaucoup de jeunes de quitter leurs adolescences parfois très égocentriques et de s’ouvrir aux souffrances de leurs camarades.

En venant à ce Frat, notre aumônier espérait que cela serait un moyen pour fortifier, ou plutôt pour créer un esprit de communion entre nos jeunes. Il n’est pas toujours évident de rassembler en un seul corps, des lycéens ayant du mal à dépasser l’horizon limité de leur groupe d’amis. Or, je peux témoigner de ce que l’aumônerie a vécu une belle expérience de fraternité qui s’est ressentie dans les séances d’aumônerie de fin d’année. Par ailleurs, dans une dimension plus individuelle, j’ai vu plusieurs jeunes changer profondément en l’espace de quatre jours : je pense particulièrement à une jeune fille de seconde qui jouait son numéro de « chipie » le premier jour et était incapable de me regarder dans les yeux quand elle se plaignait de ceci ou de cela. Or, elle a eu la grâce d’aller se baigner aux piscines du sanctuaire et en a été très touchée ; le dernier jour, j’avais devant moi une femme qui me regardait et parlait de façon adulte de ce qu’elle avait expérimenté ! Ce genre de petit témoignage suffit à dire que le Seigneur travaille discrètement les cœurs, au-delà du spectaculaire.

En tant que carme, il n’était pas toujours évident de me situer. En effet, les plages de silence et de solitude étaient quasiment réduites à néant ou se transformaient en siestes pour pouvoir tenir debout… Je dois dire qu’à certains moments, je saturais un peu du bruit ambiant. En fait, je n’ai pas vraiment cherché à faire beaucoup de choses, mais essayé d’être une présence un peu en retrait d’autres animateurs : c’était ma façon d’accompagner de manière carmélitaine ! Enfin, il est vrai qu’il y a beaucoup de prêtres présents au Frat’ mais très peu de religieuses ou religieux : comme me le disait un prêtre de l’organisation, juste avant que je monte dans le train, il y a peut-être quelque chose à développer…

fr. Jean-Alexandre

Pour s’abonner au bulletin « Avenir du Carmel » et soutenir la formation des frères, adressez vous au Fr. Gérard-Marie au Couvent de Paris

Revenir en haut