Ascension du Seigneur, Marc 16, 15-20

« Le Seigneur Jésus, après nous avoir parlé, s’est assis à la droite de Dieu ».

Il s’est assis : c’est une image, mais combien riche d’enseignement pour nous !

Il s’est assis, comme celui qui a pleins pouvoirs. Il s’est assis à la droite de Dieu, parlant au Père d’égal à égal, et intercédant pour nous dans ce dialogue d’amour.

Il s’est assis définitivement, et rien ne le fera se lever jusqu’au dernier jour, ni les guerres ni les bruits de guerre, ni les scandales ni les contestations, ni les périls ni les victoires de son Église.

Il s’est assis dans la paix, ayant achevé chez nous l’œuvre du Père, et goûtant déjà, lui, notre Premier-né, le repos de Dieu.

Ainsi la dernière image que Saint Marc nous a laissée de Jésus est celle du Seigneur céleste partageant le trône de Dieu , et en ce temps d’épreuves et d’incertitudes que nous traversons elle est pour nous porteuse d’un message de sérénité et d’espérance.

Sérénité, parce que nous ne sommes pas seuls et que nous ne serons jamais seuls, tant que notre souci restera d’accomplir le dessein du Père.

Ce que Dieu a fait garantit ce qu’Il fera ; s’il a livré son Fils pour nous, ce n’est pas pour nous ôter maintenant sa faveur ou cesser de nous regarder avec tendresse ! Dieu a scellé avec nous une Alliance, éternelle et chaque jour nouvelle, et si Lui est avec nous, qui pourrait imaginer venir à bout de notre fidélité ? si Dieu a décidé de faire de nous ses amis et ses messagers, qui pourrait se mettre en travers de notre route ?

Le Christ auprès de Dieu nous parle d’espérance.

D’abord parce qu’il nous promet une victoire aussi complète, étrange, paradoxale que la sienne. Le monde du refus aura beau nous bousculer, nous angoisser, nous persécuter, nous raconter que tout est perdu d’avance,« en tout cela nous n’avons aucune peine à triompher » (Rm 8), parce que Celui qui nous a aimés nous aime encore à la droite de Dieu.

Pour nous, comme les Apôtres, nous sommes témoins de cette victoire,« nous nous en allons prêcher en tout lieu », c’est-à-dire en un seul lieu à la fois, là où Dieu nous a placés et nous placera pour que nous y portions du fruit ; et le Seigneur ressuscité, le Seigneur « assis », agit avec nous ; il confirme la parole de notre témoignage.

L’espérance, promesse du Père, que Dieu suscite en notre cœur ne nous décevra jamais, car l’Esprit vit en nous pour l’entretenir chaque jour.

Puisque « nous sommes revêtus de la force d’en haut », puisque nous tenons, dans l’Esprit, le commencement de la vie éternelle, rien ne pourra nous séparer du Père et du Fils, si paisibles dans leur gloire,
ni les inquiétudes, ni les critiques,
ni les séquelles du passé, personnel, familial ou communautaire,
ni les écroulements du présent, ni les menaces sur l’avenir,
ni les statistiques, ni les sondages d’opinion,
ni les étroitesses des hommes,
ni même nos chutes et nos propres misères ;
rien ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en nous donnant le Christ à aimer et à servir.

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