Croire en la promesse (Homélie dim 2e Avent)

Textes liturgiques (année B) : Is 40, 1-5.9-11 ; Ps 84 (85) ;2 P 3, 8-14 ; Mc 1, 1-8

Tout commence par une promesse. Il n’y a pas de commencement qui ne soit fondé sur une promesse : « Commencement de l’Evangile de Jésus-Christ Fils de Dieu. » La promesse proclamée est celle du Fils de Dieu. Tout commence avec cette promesse que Dieu nous fait en son Fils. Mais pour que ce commencement ait lieu, il faut croire en cette promesse. Alors, c’est immédiat, car l’accueil de la promesse par la foi donne d’être comme saisi par la dynamique du commencement. «  Préparer le chemin du Seigneur, » c’est croire en la promesse, cette promesse qui révèle à l’homme son désir de communier à la vie de Dieu.

Croire en la promesse de Dieu, c’est oser croire que notre désir le plus fou de plénitude et de bonheur est destiné à s’accomplir. L’espérance de bonheur qui existe en tout être humain rend possible cette nouvelle naissance dans la foi. L’espérance est déjà le signe d’une communion avec Dieu, la marque de l’ouverture du cœur à l’amour infini. L’espérance est ce dynamisme de vie qui prépare les chemins du Seigneur. Aussi est-il impossible d’annoncer l’Evangile à qui n’a plus d’espérance. Il n’y a pas de commencement sans foi en la promesse, mais il n’y a pas de foi en la promesse sans une espérance prête à l’accueillir. A l’origine de tout commencement, il y a la promesse de Dieu et l’espérance de l’homme.

Mais Dieu ne fait pas que nous annoncer cette promesse de communion avec lui. Il vient lui-même à nos devants pour l’accomplir. Croire en la promesse de Dieu, c’est croire à cette venue inouïe de Dieu dans notre histoire. Lorsque la voix prophétique invite à préparer le chemin du Seigneur, elle parle de ce chemin que le Seigneur lui-même emprunte pour nous rejoindre. Ce n’est pas nous qui nous mettons en marche. C’est Dieu qui vient à notre rencontre comme un pèlerin, voire un mendiant. Préparer son chemin, c’est s’ouvrir à sa Parole et croire en la promesse d’une rencontre inespérée, d’un commencement inattendu. Aussi, ce temps de l’Avent est-il un appel à croire au commencement toujours nouveau de la vie avec Dieu. Notre vie en ce monde vécue dans la foi en la venue du Fils de Dieu est naissance à la nouveauté toujours nouvelle de celui qui vient.

Mais pour s’engager dans un tel commencement, il faut être libre à l’égard du péché qui nous enferme dans le passé : «  Jean proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. » Il baptise dans le Jourdain, qui marque une frontière entre le pays de l’errance et celui de la promesse. Il proclame un baptême qui a le pouvoir de remettre les péchés. Ce baptême est un passage vers l’avenir, l’entrée dans un espace de liberté. Celui qui vient le recevoir renonce à son passé pour se laisser libérer de sa dette. La confession des péchés permet de les abandonner au cours de l’eau, de s’en détacher complètement. Il ne s’agit pas seulement de liquider un contentieux, mais de lever les obstacles à une marche en avant. Une voie s’ouvre ainsi à travers les eaux du Jourdain en vue d’une rencontre. Le commencement offert par la promesse et libre de tout passé ouvre le cœur à la rencontre du Fils de Dieu.

Cette rencontre se vit dans l’effusion de l’Esprit : «  Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Si Jean peut préparer le chemin, proclamer la promesse, il ne peut conduire jusqu’à la communion avec Dieu. Il n’est pas même apte à délier la courroie des sandales de celui qui baptise dans l’Esprit Saint. Il ne saurait faire ce geste d’esclave, car un abîme d’infini sépare le baptême dans l’eau du baptême dans l’Esprit. Le Fils seul baptise dans l’Esprit Saint, qui est plénitude de vie et de communion avec Dieu. Il réalise ainsi la promesse d’une vie en plénitude. C’est offert dès maintenant à quiconque ose accueillir cette promesse jusque dans la pauvreté de l’existence présente. C’est offert dès maintenant puisque Dieu prend nos chemins de terre et de boue. Lui-même vient à notre rencontre dans l’Enfant de la crèche pour être sur nos chemins promesse de vie en plénitude et commencement d’éternité.

fr.Olivier-Marie - (Couvent de Paris)
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