Textes liturgiques (année A) : 1 R 3, 5.7-12 ; Ps 118 (119) ; Rm 8, 28-30 ; Mt 13, 44-52 ; Mt 13, 44-46
Des paraboles !
Comme dimanche dernier, nous avons aujourd’hui des paraboles du Royaume des cieux, dans l’Évangile de Matthieu. Ces paraboles ont pour but de nous faire réfléchir à différents aspects de la vie avec Dieu, du Royaume des cieux. Notre Évangile en comporte deux.
La première parabole est en deux parties qui mettent chacune en scène une personne qui fait une chose radicale : elle vend tous ses biens pour acheter, soit le champ qui contient un trésor, soit la perle de grande valeur.
Il me semble que cette parabole nous parle du désir, du désir profond que nous découvrons en nous et que nous voulons vraiment vivre !
Jésus ne nous appelle pas à désirer posséder un champ ou une perle, il nous appelle à désirer la vraie vie qu’il incarne, une vie en relation avec Lui !
L’exemple qu’il nous montre est celui de personnes qui vont jusqu’au bout, pour obtenir ce qu’elles recherchent, ce qu’elles désirent.
Nous-mêmes, sommes-nous de ces chercheurs de Dieu, qui sont prêts à y mettre le prix fort ? De ces personnes qui ont compris que la vraie vie est en Dieu, qu’elle consiste à aimer, puisque la relation avec Dieu est une relation d’amour !
Aimer au point de pouvoir dire avec le Psaume du jour : J’aime tes volontés, plus que l’or le plus précieux. Ces deux petites paraboles sont très simples et je suppose qu’à la question de Jésus : Avez-vous compris tout cela ? Nous répondons, comme les disciples, « oui » !
La deuxième parabole compare le Royaume des cieux à un filet qu’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Puis on fait le tri de ce qui a été pris, on garde ce qui est bon et on rejette ce qui ne vaut rien.
Suit la parole de Jésus, Ainsi en sera-t-il à la fin du monde…, affirmant la séparation des justes et des méchants, ces derniers étant promis à un triste sort, la fournaise où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Cette perspective finale peut être comprise comme un avertissement, dans le but de faire peur aux pécheurs et les inciter à s’éloigner du péché.
Comment faut-il lire ces paroles ? Il ne faut ni les durcir, en les prenant à la lettre, ni les mettre de côté, en les édulcorant ! Considérons que Dieu, et Lui-seul, connaît les cœurs, Lui seul est capable de juger, en toute justice, nos actes et nos pensées. Le tri n’a pas pour but de distinguer les hommes bons et les hommes méchants, car tous les hommes sont pécheurs. Dieu rejette le péché, mais pas les pécheurs à qui il demande de revenir à Lui.
Dieu ne menace pas les hommes, au contraire, il les cherche, il vient à leur rencontre pour leur proposer le salut. L’Incarnation n’a pas d’autre sens. La sentence de Jésus dans cette troisième parabole nous rappelle que le bien et le mal existe, ce ne sont pas des points de vue subjectifs, et nous avons à discerner entre le bien et le mal et choisir le bien.
Comme Salomon, dans la première lecture, nous avons à demander à Dieu : Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner (…) et discerner le bien et le mal. Chacun ici a le devoir de gouverner sa propre vie, en tenant compte que les choix que nous faisons ont des conséquences pour nous, notre entourage et au-delà.
Au « oui » des disciples, Jésus ajoute : C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. Le disciple, celui qui choisit le bien, cherche Dieu et accepte d’être cherché par Dieu, il est comparé à un maître de maison, c’est-à-dire, à une personne qui a des responsabilités. Le trésor, dont il est question dans cette dernière phrase, désigne toutes les richesses spirituelles dont le disciple dispose : la Parole de Dieu ; le don de Dieu qui est foi, espérance et charité ; la prière ; les sacrements ; la communion des saints ; tout cela est pour le chrétien le véritable trésor.
Avec ce trésor, il peut avancer dans la vie, il peut inventer sa vie avec du neuf et de l’ancien. Notre vie est tissée de fils nouveaux et de fils anciens. L’ancien peut être recyclé pour devenir quelque chose de nouveau.
Le disciple du Christ est riche de l’héritage ecclésial de la foi, libre d’aimer et d’inventer sa vie qui est unique, pour chercher et trouver la perle, l’acheter en donnant tout, en se donnant lui-même ! Comprenons-nous cela ? Puissions-nous répondre en disciples du Royaume des cieux : « Oui » à Jésus !