Trois femmes éveillées tôt au matin de la Résurrection… (Pâques 04/04/21)

donnée au couvent d’Avon

Textes liturgiques (année B) : Gn 1, 1 – 2, 2 ; Ps 103 (104) ; Gn 22, 1–18 ; Ex 14, 15 – 15, 1a ; Is 54, 5-14 ; Is 55, 1-11 ; Ba 3, 9-15.32 – 4, 4 ; Ez 36, 16-17a.18-28 ; Rm 6, 3b-11 ; Mc 16, 1-7

Trois femmes éveillées tôt au matin de la Résurrection. Peut-être que depuis le jour où elles ont assisté à la mort de Jésus sur la Croix leurs nuits sont difficiles, et le sommeil a du mal à trouver sa place.

Lors de la nuit de la Passion et de l’arrestation de Jésus au jardin, il y avait aussi trois hommes, mais, eux endormis : Pierre, Jacques et Jean, tous les trois incapables de veiller une heure avec Jésus. Est-ce une simple coïncidence ?

L’évangéliste Marc a besoin de nous signifier autre chose qu’un parallélisme. Nuit et jour  : c’est ce que nous avons vécu en nous rassemblant à la nuit finissante pour commencer notre pèlerinage pascal. Et progressivement, la lumière matinale s’est invitée à notre marche avant que ne pointe le jour promis.

Arrêtons-nous quelques instants sur cette nuit qui se termine par le jour pour nous rappeler que ces deux éléments sont constitutifs de notre vie de foi, traversée par ces moments de doute et d’adhésion.

Et la liturgie de cette vigile pascale peut nous conduire à une expression renouvelée de notre foi, par la Parole de Dieu entendue tout au long de notre marche dans le jardin. Nous ne sommes pas dans la répétition, mais dans l’irruption de Dieu qui en donnant la vie à son Fils Jésus nous fait entrer à pas frais dans une nouvelle expérience de la foi. Tout est comme avant, mais cependant tout peut être différent.

Disciples, nous le sommes depuis notre baptême, mais cette foi qui nous rassemble fait de nous des disciples comme ceux d’hier, endormis et éveillés. Serait-ce alors un signe que l’Evangile accompagne notre vie bien plus que nous n’osons le croire ? Il n’est pas un livre d’histoire aux pages jaunies par le temps, mais le récit très actuel pour nous aujourd’hui de la Présence de Dieu à son peuple, en Jésus ressuscité.

Poursuivons la lecture de notre Évangile. Sa fraîcheur nous est offerte pour renouveler notre vie de foi. Interrogeons-nous un peu pour découvrir ensemble le pourquoi de cette levée si matinale de ces trois femmes et notre présence aussi matinale pour un dimanche. Qu’est-ce qui nous a décidés à nous lever pour vivre cette expérience ? Pourquoi ces femmes sont-elles venues au tombeau si tôt le matin ? Elles voulaient embaumer le corps de Jésus avec des parfums. Elles ne pouvaient pas laisser le corps de leur Ami et Maître sans soins. Mais pour accomplir ce que leur volonté aimante leur dicte un obstacle majeur se dresse devant elles et pourrait empêcher leur démarche. « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ?  ». Là encore saint Marc nous enseigne. Il parle de tous ces obstacles qui nous empêchent aujourd’hui de rencontrer vraiment le Ressuscité. Ce ne sont pas des pierres, mais tous ces encombrements qui freinent notre vie de foi. Ces difficultés à aimer, à pardonner, à croire, à vivre. Tous ces souvenirs qui hantent notre existence et l’alourdissent, ces échecs et tentations… Voilà nos pierres qui empêchent Jésus ressuscité de nous rejoindre. Nous préférons tellement gérer nous-mêmes nos découragements et autres tentations….

Et si la présence d’un Ange au cœur de cet Évangile vient à notre rencontre pour nous dire : «  Ne cherchez plus parmi les morts le VIVANT. Car Lui Il vous attend au cœur même de tout ce qui fait votre vie - nuits et lumières – pour vous entrainer à une espérance fortifiée, car désormais osez traverser la nuit pour goûter la lumière de Pâques ».

Oui Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité.

Voilà la lumière du jour qui ouvre notre dimanche de Pâques. Quittons nos ténèbres et osons croire que Jésus ressuscité nous accompagne. Un jour nouveau commence. Une lumière naissante surgit après la nuit.

C’est un jour de Résurrection. La vie de Dieu vient réveiller nos vies pour les habiller de sa lumière. Que la chaleur du cierge pascal nous accompagne ces prochains jours.

Fr. Didier-Joseph, ocd - (couvent d’Avon)
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