Homélie des rameaux : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »

donnée au couvent de Paris

Textes liturgiques (année A) : Mt 21, 1-11, Is 50, 4-7 ; Ps 21, 2a ; Ph 2, 6-11 ; Mt 26

« Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »

Cette exclamation remplie d’émotion, de crainte et d’étonnement, nous pouvons, frères et sœurs, la faire nôtre, ce matin, en ce début de la Semaine Sainte.

Comme le centurion, comment ne pas s’exclamer ainsi devant un drame connu mais qui reste toujours inouï, irréductible, et qui nous bouleverse en profondeur ?

Peut-être pourrions-nous nous identifier à ces femmes qui observaient de loin ? Une certaine distance est nécessaire pour regarder avec respect ce qui se passe, pour compatir à la souffrance de la victime innocente du mal, pour l’accompagner dans cette terrible et ultime épreuve comme un simple devoir d’humanité.

J’invite, chacun et chacune d’entre vous, à contempler Jésus dans sa Passion, au cours de la Semaine Sainte, de cette semaine qui nous conduit de la Passion à la Résurrection, la Fête de la Vie !

Savoir qu’Il est ressuscité le troisième jour enlève-t-il quelque chose à la Passion ? Non ! Si Jésus est revenu à la vie, c’est parce qu’il était réellement mort ! Et nous venons d’entendre comment ! Nous pouvons croire que Jésus a véritablement souffert et qu’ainsi il a achevé son incarnation, Il est devenu pleinement homme en acceptant de donner sa vie, par amour.

Cette contemplation, ce n’est pas pour être touché comme par un beau spectacle, un drame humain qui vous prendrait aux entrailles, un moment, et dont il ne resterait après coup qu’un souvenir, rangé avec bien d’autres, dans votre mémoire. Il s’agit de regarder Jésus, de le contempler dans sa Passion, et d’écouter dans notre cœur et notre intelligence le Saint-Esprit nous parler de l’Amour de Dieu, le véritable sens de la Passion, de la mort et de la Résurrection de notre Seigneur Jésus Christ.

Tout être humain peut désormais s’approcher de Lui, sans crainte, mais non sans émotion, dans la prière, dans la joie, dans les larmes, dans la déréliction, dans la foi, dans le doute, dans l’indifférence, Jésus assume tout cela et le transforme en Vie !

Telle est sa puissance, à Lui qui est passé par l’écrasement, la puissance de l’Amour ! La Semaine sainte est un temps privilégié pour vivre, une première fois ou une nouvelle fois, cette expérience d’être touché au cœur, c’est-à-dire entièrement, de faire croître en nous l’Amour vrai, l’Amour fou de Dieu, de se disposer à être toujours plus fidèle et proche de ce Dieu qui veut nous sauver et être avec nous tous les jours de notre vie.

« Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »

fr. Robert Arcas - (Couvent de Paris)
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